Les collectivités finançant le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont annoncé le 4 octobre avoir saisi la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) après l'attribution d'une expertise par la mission de médiation gouvernementale à une société jugée "anti-aéroport".

Dans un courrier, le président du Syndicat mixte aéroportuaire (SMA) du Grand Ouest, qui regroupe les collectivités finançant une partie du projet de nouvel aéroport nantais, demande à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique "de bien vouloir étudier" les conditions d'attribution de cette expertise à "une entreprise engagée contre le transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes", et confirmer "qu'aucun élément concernant un éventuel conflit d'intérêts n'a été relevé".

 

Un bilan carbone sera réalisé

 

L'expertise, demandée par les médiateurs chargés par le gouvernement d'une mission de six mois pour sortir de l'impasse sur ce projet contesté, "porte sur la réalisation d'un bilan carbone" et a été confiée à la société Carbone 4. "Sans remettre en cause la compétence technique de ce cabinet, la presse a révélé que ses deux dirigeants, associés fondateurs, sont aussi membres de la Fondation pour la Nature et l'Homme créée par le ministre de la Transition écologique et solidaire et que l'un d'entre eux s'est vu remettre la Légion d'honneur par le même ministre", écrit le président du SMA, Philippe Grosvalet.

 

"Ces deux experts se sont publiquement exprimés par le passé contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ces positions s'inscrivent d'ailleurs en cohérence avec l'action de la Fondation pour la Nature et l'Homme, dont Nicolas Hulot rappelait dans l'éditorial du rapport d'activités 2016 l'engagement contre ce projet", poursuit M. Grosvalet dans son courrier au président de la HATVP, Jean-Louis Nadal. "Étant donné la sensibilité du dossier, un doute peut subsister sur ces relations de proximité et l'attribution de ce marché", pointe-t-il.

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