La situation de catastrophe nucléaire déclenchée par les séismes au Japon a relancé le débat sur la sécurité autour de cette forme d'énergie. En Europe et en France, il existe des normes à respecter dans la construction des centrales, d'autant plus importantes si le site choisi se trouve en zone d'aléa sismique.

Si le risque zéro n'existe pas, les normes sont nombreuses en matière de construction afin de protéger les ouvrages et leurs occupants en cas de catastrophe naturelle ou séisme. Mais on ne construit pas de la même manière à Paris ou à Marseille, justement parce que les risques n'y sont pas les mêmes. «La nouvelle carte de France éditée par le ministère du Développement durable met en valeur non plus l'aspect probable mais l'aspect statistique des séismes», indique Gaël Chollet-Meirieu, chef de projet normalisation au sein du groupe Afnor.

 

En effet, les spécialistes se sont aperçus que, dans une région donnée, les séismes revenaient de manière régulière. Ainsi, en étudiant le violant séisme de Lambesc (Bouches-du-Rhône) en 1909, qui avait causé la mort de 46 personnes, ils ont déclaré que ce type de séisme se produisait une fois par siècle dans cette zone. Cependant, si l'aspect cyclique de ces événements est connu, on ne peut pas déterminer quand ils se produiront. Les règles de calcul concernant les normes de construction sont donc variables d'une région à l'autre, selon que l'on se trouve en zone d'aléa sismique.

 

Les centrales nucléaires, comme les ponts et autres ouvrages de génie civil, doivent respecter le NF EN 1998, annexe nationale des normes européennes en la matière (aussi appelées Eurocode 8) : elles s'appliquent au dimensionnement et à la construction de bâtiments et d'ouvrages de génie civil en zone sismique. Concernant les centrales nucléaires plus particulièrement, il existe des codes industriels utilisés par les constructeurs et les exploitants. Ils sont élaborés par l'Association française pour les règles de conception, construction et surveillance en exploitation des matériels de chaudières électronucléaires (AFCEN). Les codes RCC, ou Règles de conception et de construction, ont été rédigés afin de couvrir les phases de conception, réalisation et mise en service, pour différentes familles de matériels : génie civil, matériels mécaniques, matériels électriques, combustibles, etc. La RCC-G notamment s'applique aux bâtiments et ouvrages classés de sûreté des îlots nucléaires REP. Elle prend en compte les règles de calcul aux états limites (règles BAEL pour le béton armé, règles BPEL pour le béton précontraint), les architectures à tranches séparées et jumelées, et les deux types d'enceintes étanches réalisées en France (enceintes simples avec peau métallique et enceintes à double paroi).

 

Les centrales françaises seront inspectées
Mardi, François Fillon a annoncé devant l'Assemblée nationale le contrôle prochain des 58 centrales nucléaires que compte le territoire français. Le Premier ministre a précisé que les résultats seraient rendus publics. «Nous devrons tirer tous les enseignements de cette catastrophe pour renforcer la sécurité de notre parc nucléaire», a-t-il déclaré.

 

Hasard du calendrier, dans le même temps, Laurent Michel, directeur général de la prévention des risques, a présenté le bilan de l'inspection des installations classées pour 2010 et les priorités d'actions pour 2011. Cette action, qui entre dans le cadre des engagements du Grenelle Environnement, a pour vocation de contrôler les exploitations industrielles ou agricoles susceptibles de créer des risques ou de provoquer des pollutions ou nuisances et concernent 500.000 installations à travers la France. Dans les axes de travail pour 2011, on notera la prévention des risques accidentels liés aux sites de production, ainsi qu'un plan visant à lutter contre l'endommagement involontaire des canalisations. Le plan prévoit aussi d'accentuer la prévention des risques dans les 4.200 carrières de France.

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