L'architecte et urbaniste Nicolas Michelin vient de lancer "un Manifeste pour une nouvelle fabrication de la ville", dans lequel il dénonce la "prégnance des logiques financières qui construisent la ville aujourd'hui." Il propose aux élus, promoteurs, bailleurs sociaux une "nouvelle manière de faire". Une pétition qui a déjà recueilli le soutien d'une vingtaine d'architectes.
En lançant un "Manifeste pour une nouvelle fabrication de la ville", jeudi 31 mars 2016, l'architecte et urbaniste Nicolas Michelin alerte sur l'évolution de la construction en France. "Que ce soit à l'échelle de la ville, du quartier ou de l'habitation, on constate des incohérences et des absurdités entre un projet initial ambitieux et une réalisation trop souvent médiocre", estime-t-il. En pointant du doigt "les logiques financières". D'après son manifeste, "les projets urbains dévient vers une politique de rendement et de résultats économiques."
"Une méthode de fabrication financière de la ville qui fait des ravages"
Avant d'ajouter : "D'une manière générale, on ne peut que constater un mécontentement grandissant vis-à-vis de ce qui se construit. Ainsi, lors d'une inauguration il est frappant de voir l'amertume et la déconvenue des acteurs du projet, déçus de la réalisation finale, et la perplexité des habitants qui trouvent souvent le quartier peu qualitatif et les bâtiments inappropriés. Tous (élus, maîtres d'ouvrage, aménageurs, architectes, urbanistes, paysagistes, ingénieurs, promoteurs et bailleurs) ont été pris dans cette méthode de fabrication financière de la ville qui fait des ravages."
Autre constat : l'architecte-urbaniste est lui très fragilisé dans le suivi d'une opération classique. "Il est là pour établir un plan d'ensemble a minima, souvent sans détails de volumétrie sur les îlots des futurs preneurs et des recommandations architecturales générales", dénonce-t-il.
"Il faut alors repenser le rôle de l'architecte urbaniste et de l'architecte du projet"
Face à l'obsolescence de ce système, il est temps selon lui, d'envisager une nouvelle façon de faire la ville, et ceci aux deux échelles : urbaine et architecturale. "Il faut alors repenser le rôle de l'architecte urbaniste et de l'architecte du projet", martèle-t-il.
C'est pourquoi, il propose le concept d'atelier pour concevoir et réaliser un projet urbain ou architectural. L'architecte souhaite donc un "modèle de discussions, de propositions, une interface permettant un travail itératif autour du projet, dans lequel l'intérêt public n'est jamais oublié."
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Nicolas Michelin, architecte urbaniste associé, ANMA, Cyril Trétout, architecte urbaniste associé, ANMA, Michel Delplace, architecte urbaniste associé, ANMA, Brice Chapon, architecte associé, AJAP 2012, PARC, Emeric Lambert, architecte associé, AJAP 2012, PARC, Bernard Bühler, architecte urbaniste, Jean-Louis Violeau, sociologue, professeur à l'ENSA Paris-Malaquais, directeur du laboratoire Architecture-Culture-Société (CNRS UMR Ausser), Martin Duplantier, architecte urbaniste, Benjamin Drossart, architecte associé, DNDARCHITECTES, Guillaume Rellier, architecte associé, R architecture, Alice Wijnen, architecte associé, lauréat AJAP 2014, R architecture, Philippe Croisier, architecte associé, Atelier du Pont, Adrien Dumont, architecte associé, Colomer Dumont, Maria Colomer, architecte associée, Colomer Dumont, Françoise Raynaud, architecte associée, loci, Ludovic Blanckaert, architecte associé, Béal & Blanckaert, Antoine Béal, architecte associé, Béal & Blanckaert, Sophie Delhay, architecte, Mathieu Laporte, architecte associé, Hondelatte Laporte Architectes, Raphaelle Hondelatte, architecte associée, Hondelatte Laporte Architectes, Anne-Cécile Comar, architecte associée, Atelier du Pont, Dominique Marrec, architecte associée, ECDM, Emmanuel Combarel, architecte associé, ECDM.