Dans un contexte économique difficile, le Plan de Transition Numérique fait figure de défi pour le secteur du bâtiment. Seuls 11 % des chefs d'entreprise en ont connaissance et 5 % d'entre eux engagent d'ores et déjà des actions, indique une étude du cabinet d'analyse KPMG. Détail.

"Les défis du bâtiment sont nombreux : défis législatifs, défis commerciaux, défis des compétences, défis qualitatifs, défi numérique, défi énergétique. La croissance reste difficile mais des orientations en faveur de la relance sont impulsées", le tableau dépeint par Annie Chauzu, associée KPMG, responsable du réseau bâtiment, se veut optimiste mais les challenges à surmonter pour le secteur sont grands. Parmi eux, le passage au numérique.

 

En effet, selon une enquête menée par le cabinet d'analyse KPMG, six mois après la diffusion du rapport de Bertrand Delcambre traitant du Plan de Transition Numérique et du process BIM (Building Information Modeling), "seuls 11 % des chefs d'entreprise ont connaissance de ce rapport et 5 % d'entre eux engagent d'ores et déjà des actions". Et ce n'est pas tout, on note des disparités, selon les secteurs. Ainsi, les taux sont multipliés par deux dans les domaines de la Couverture-Plomberie/Sanitaire-Electricité. "60% des chefs d'entreprise attendent de leur syndicat professionnel formation et information sur ce plan", insiste l'étude.

Des défis à relever dans un contexte difficile

Des différences que l'on trouve également dans le défi lié au plan énergétique. Si plus d'un tiers des chefs d'entreprise ont une connaissance précise des incidences fiscales pour leurs clients dans le cadre du développement durable, ce taux est de 45 % pour les secteurs de la Couverture-Plomberie/Sanitaire-Electricité et de la Menuiserie/Serrurerie. En revanche, il atteint seulement 20 % pour le gros oeuvre. "L'achat des matériaux spécifiques développement durable est incontestablement l'élément clé dans la réalisation des chantiers : 72 % des entreprises des secteurs cités ci-dessus se disent très impliquées. 50 % des entreprises interrogées disposent de la qualification RGE", détaille l'enquête.

 

Des défis qui pourraient aider le secteur à sortir de la crise dans laquelle il est corseté. Selon l'enquête KPMG, l'ensemble des secteurs du bâtiment achève l'année 2014 avec un taux de croissance variant de 0,5 à 0,9 %. "L'entreprise individuelle présente des taux plus alarmistes et le gros oeuvre affiche même -2 %", souligne l'enquête. Côté perspectives, moins d'une entreprise sur cinq embauchera dans l'année à venir. Dans le détail, la Couverture-Plomberie/Sanitaire-Electricité reste optimiste sur ses prévisions d'embauches tandis que la Menuiserie/Serrurerie se montre beaucoup moins enthousiaste puisque seule une entreprise sur dix envisage de recruter.

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