Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a inauguré la première ligne de métro d'Alger ce lundi 31 octobre 2011. Ce projet, qui remontait aux années 1970, est finalement devenu réalité pour les 3 millions d'Algérois : la ligne compte pour l'instant dix stations pour neuf kilomètres de voies. Réalisée en grande partie par des entreprises françaises, elle devrait permettre de désengorger en partie la surface de la capitale.

L'Afrique dispose finalement d'un deuxième métro : après le Caire (Egypte), c'est finalement Alger qui s'est doté d'un réseau de transport souterrain. Longtemps repoussée, faute de financements dans les années 1980 et de stabilité politique lors des années 1990, la ligne a finalement été inaugurée en grande pompe ce lundi 31 octobre. Elle relie « Tafourah-Grande Poste » (dans le centre-ville) à « Haï el Badr » (sud-est de la ville), deux points distants d'un peu plus de 9 kilomètres. Huit autres stations desservent les quartiers de Sidi Mohamed, Belouizdad et Hussein-Dey. Des extensions sont d'ores et déjà en chantier, au nord vers « Aïn Boumendjel » et la « Place des Martyrs », à l'est vers « Bachdjara » et « El Harrach », ainsi qu'au sud vers « Gué de Constantine » et « Aïn Nadja ».

 

La construction de la première tranche, aujourd'hui en service commercial, avait été confiée en janvier 2006 au groupement constitué des entreprises françaises Siemens Transportation Systems France (pose du matériel fixe, signalisation, électrification) et Vinci Construction Grands Projets (génie civil, aménagements architecturaux) plus l'espagnol Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (matériel roulant). Le coût estimé des travaux de cette première phase se seraient élevés à 380 millions d'euros (dont 121 M€ pour Vinci) pour 38 mois de travaux.

 

Les stations sont presque toutes souterraines à quais latéraux, excepté le terminus de « Haï el Badr », en surface, qui dispose de trois voies et deux quais centraux. Toutes sont longues de 115 mètres (les rames font 108 mètres), larges d'en moyenne 23 mètres (dont 2 x 4 mètres de quais) et leur profondeur, suivant la topologie tourmentée de la ville, varie entre 15 et 20 mètres. Le nombre d'accès par station varie de 2 à 7, équipés d'escaliers mécaniques. Les deux stations terminus bénéficient d'un traitement architectural spécifique, tandis que les autres adoptent la tôle émaillée ou la faïence.

 

L'exploitation a été confiée, pour une durée de huit ans, à RATP El Djazaïr, filiale algérienne de la régie. Les trains circuleront sept jours sur sept, de 5 heures du matin à 23 heures le soir, avec des intervalles de 3 minutes et demi aux heures de pointe (5 minutes aux heures creuses). Le débit devrait atteindre 21.000 voyageurs/heure. A l'horizon 2020, le réseau de métro local devrait compter trois lignes et une quarantaine de kilomètres de voies. Sans compter le tout nouveau tramway desservant l'est de la ville, réalisé par Alstom.

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