Affichettes, vidéo, réseaux sociaux… L'artisanat n'a rien laissé au hasard pour soutenir le mouvement de protestation de ce mercredi 13 novembre, qui s'impose comme objectif de redonner de l'oxygène à tout un pan de l'économie de proximité qui se meurt davantage chaque jour. Forts d'un dispositif à l'échelle nationale, les artisans "sacrifiés" entendent bien montrer qu'ils existent.

"Nous refusons d'être sacrifiés !", a tonné, ce mardi, Jean-Pierre Crouzet, Président de l'Union professionnelle artisanale (UPA). Avant de détailler dans le menu le contenu d'un mouvement de contestation qui débute ce mercredi 13 novembre 2013.

 

"Six entreprises artisanales disparaissent chaque heure. Près de 54.000 entreprises ont disparu entre août 2012 et août 2013. Ce n'est plus acceptable ! La proximité va mourir et nous sommes en train d'assister au plus grand plan social jamais mis en oeuvre", a-t-il martelé. Ce nouveau cri d'alarme de l'UPA se veut un ultime appel au Gouvernement. "Il est urgent que l'on soit reconnu pour ce que l'on est, et nous ne nous laisserons pas prendre au jeu de l'asphyxie. (…) Je croyais que nous aurions notre place dans la société, nous qui formons 70.000 jeunes chaque année et qui avons créé 650.000 emplois en dix ans", a clamé le président de l'organisation patronale. Il exhorte donc le Gouvernement à dire s'il prévoit un nouveau projet de société. Et lequel. "Va-t-on vers la standardisation à tout prix, vers le tout-Internet, vers une rupture sociale entre les artisans et les leurs clients. Quoi qu'il arrive, qu'on nous le dise", estime Jean-Pierre Crouzet.

 

Une campagne pour toucher tout le monde
Dès ce mercredi, et ce durant une quinzaine de jours, des affiches seront visibles sur les vitrines, les véhicules, à l'accueil des entreprises. Ce dispositif sera appuyé par une pétition nationale lancée sur le site www.sauvonslaproximite.com, qui appelle tout citoyen à soutenir les artisans. Une page Facebook relaiera cette pétition et mettre en ligne les photographies des affiches apposées sur les vitrines. Enfin, un film choc est déployé dès ce mercredi sur Youtube et les sites partenaires et associés au mouvement. Volontairement anxiogène et dur, il se veut le reflet de la réalité.
"Le consommateur et le grand public en général doit être mis au courant du danger qui nous menace", soutient Jean-Pierre Crouzet. D'où la pétition qui doit toucher un maximum de personnes. A la question sur une éventuelle "récupération politique" de cette pétition - à l'instar de ce qui s'est produit pour celle lancée par la FFB il y a quelques jours, avec la signature symbolique de la présidente du Front National sur Batimat - le dirigeant de l'UPA répond : "Je m'emploierai à l'éviter à tout prix. Nous ferons une opposition totale à toute récupération politique".

 

Si les artisans du bâtiment avaient choisi, le 13 septembre dernier, de descendre dans la rue, ou plus récemment, d'occuper un site à proximité du viaduc de Millau, ils seront sans aucun doute aux côtés de l'UPA pour manifester leur colère… encore une fois.

 


Voir le film réalisé par l'UPA

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