Après trois années de frénésie, le marché de l'immobilier francilien marque le pas depuis janvier. Pause qui se traduit par une baisse du nombre de transactions et une stabilisation des prix.

A Paris et dans sa région, "on ne parle pas encore de baisse des prix, mais la stabilisation, perceptible depuis fin 2000, pourrait se traduire début 2002 par un léger fléchissement d'autant que le climat sera moins favorable aux investissements immobiliers avant les élections présidentielles et juste après le passage à l'euro", estime un spécialiste du secteur.

Pour l'instant, à la Chambre des notaires parisiens, on se contente de parler de stabilisation des prix et on se déclare résolument optimiste malgré des perspectives de croissance économique moins encourageantes.
Les notaires notent cependant que "sur les prochains mois une évolution des prix va intervenir pour s'adapter au recul de la demande".

Le nombre de transactions a en effet significativement fléchi depuis le début de l'année, ont souligné les notaires parisiens. Sur les cinq premiers mois de l'année (janvier à mai), le nombre d'acte de vente signés a reculé de 4,7% à Paris et dans les trois départements limitrophes (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne). A Paris, la baisse des transactions a été particulièrement sensible sur les cinq premiers mois (-8,8%).

Depuis 1998, les ventes à Paris et dans le reste de la France affichaient une progression constante, le secteur étant dopé par la reprise de l'économie, la baisse des taux d'intérêt et les bons indicateurs sur le chômage.

Désormais tous les professionnels du secteur le constate: le marché est en train de s'essouffler. A la FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier) on évoquait déjà ce fléchissement, fin mai, mais sans inquiétude. Selon les agents immobiliers, "la pause du nombre de transactions ne signifie pas un retournement du marché mais plutôt une consolidation", avait alors indiqué son président Philippe Audras.

Il s'attend pour l'ensemble de l'année à une progression de 5% après trois années ou la hausse s'inscrivait au-dessus de 10%.

Pour les notaires parisiens, le tassement des transactions s'explique par deux phénomènes: d'une part une pénurie de l'offre sur certains marchés (Paris et Hauts-de-Seine) où les produits trouvent preneurs dès qu'ils sont mis en vente et d'autre part des prétentions financières de certains vendeurs qui refusent de négocier le prix de leurs appartements.

Cette stabilisation des prix prouve que le marché immobilier est capable de s'auto-réguler et contredit ainsi les prévisions de certains qui s'attendaient à un emballement du secteur et à une folie spéculative à l'instar de celle de la fin des années 1980, ont souligné les notaires.

Sur base annuelle, ceux-ci soulignent que les prix à Paris dans l'ancien ont progressé à fin mars de 12% et de 8,3% dans les trois départements limitrophes. Sur le seul premier trimestre 2001, les prix ont progressé de 2,3% dans la capitale où le prix au mètre carré s'établit désormais à 19.653 francs.

Dans les départements limitrophes, la progression a été moins marquée sur les trois premiers mois de l'année (+0,4%) avec un prix moyen au mètre carré qui s'inscrit à 11.699 francs.

Les notaires ont également établi leur traditionnel palmarès des prix. A Paris, l'arrondissement le plus cher est toujours le VIème à 32.763 francs le mètre carré, talonné par le VIIème (31.699 francs/m2). A l'opposé l'arrondissement le moins cher reste le XIXème à 13.648 francs le mètre carré suivi du XVIIIème (14.010 francs/m2).

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