Selon les derniers chiffres publiés par deux réseaux immobiliers, les ventes dans l'immobilier ancien ont chuté au premier semestre 2014. Parmi les raisons évoquées : les lourdeurs administratives liées à la mise en application de la loi Alur.

Les experts de l'immobilier s'y attendaient : les chiffres du premier semestre 2014 ne sont pas des plus optimistes.

 

Ainsi, selon le réseau Century 21, les ventes ont reculé de 2,8% entre le 1er semestre 2013 et le 1er semestre 2014. Même son de cloche pour le réseau Guy Hoquet où le nombre de ventes est en décroissance au 1er semestre 2014. "Le réseau enregistre une baisse de son activité de -4,9% entre janvier et juin 2014", souligne-t-il dans un communiqué.

 

Toutefois, d'après Century 21, le prix au m2 poursuit sa baisse avec -0,4%. De plus, les taux de crédits affichent des taux historiquement bas, et pourtant le marché a dû mal à se ressaisir.

 

Deux facteurs sont pointés du doigt. Tout d'abord, la loi Alur et, notamment l'obligation d'annexer un certain nombre de documents à la promesse de vente d'un lot en copropriété. "L'obtention de ces documents nécessite beaucoup de temps, ce qui ralentit les transactions et impacte directement le dynamisme du marché", précise Century 21. Un constat partagé par le réseau Guy Hoquet : "Difficultés économiques, manque de confiance et de lisibilité face à la multiplication des annonces gouvernementales, lourdeurs administratives dues à la constitution des dossiers de compromis de vente depuis la mise en application de la loi Alur, et enfin, des vendeurs qui restent réticents à adapter leurs prix à la réalité du marché, autant d'entraves à la concrétisation de nombreux projets", commente Fabrice Abraham, directeur général du réseau Guy Hoquet l'Immobilier.

L'investissement locatif à la peine

Autre facteur jouant sur la fluctuation du marché : la baisse des ventes à titre d'investissement locatif. "Entre 2012 et 2014, ce sont déjà plus de 110.000 transactions à titre d'investissement locatif qui ne se sont pas réalisées", note le réseau Century 21. D'ailleurs, la part des investisseurs a diminué de -8,4% entre le 1er semestre 2013 et le 1er semestre 2014 pour ne représenter désormais que 15,3% du marché.

 

Concernant les coûts moyens d'une transaction en France, Century 21 évoque un prix à environ 204.419 euros, soit une hausse de 1,3% par rapport au 1er semestre 2013. "Profitant des conditions de crédit exceptionnellement avantageuses et de prix au m² plus bas, les acquéreurs réduisent leur quotité de financement (passant de 81,9% au 1er semestre 2013 à 75,5% au 1er semestre 2014), ils raccourcissent également sensiblement la durée de leur crédit, et utilisent l'enveloppe du montant emprunté pour acheter plus grand, gagnant ainsi 1,9m² en moyenne sur douze mois", analyse le réseau. Enfin, quelle population se montre encore intéressée par l'achat ? Les employés ouvriers et les cadres moyens, selon Century 21. Et pour la plupart, ils se concentrent sur l'achat de la résidence principale.

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