Quelles sont les clés pour que les différents acteurs du marché du bricolage se développent encore et ne subissent pas trop durement les effets de la crise économique ? Selon une analyse du cabinet Precepta, ils devront notamment développer l'offre de services dans les années à venir, et ne pas oublier le low-cost, devenu un phénomène incontournable pour tous les clients. Détails de cette étude.

Tous les secteurs de l'industrie et du commerce ont été touchés par la crise, et le marché du bricolage n'échappe pas à la règle : après de nombreuses années de hausse du chiffre d'affaires, 2009 et 2010 devraient enregistrer des baisses, selon une étude du cabinet Precepta. Si les magasins de bricolage peuvent s'appuyer sur la mise en place de mesures telles que l'ouverture dominicale et les incitations fiscales visant à relancer le marché immobilier, il faudra mettre en place de nouvelles stratégies de croissance : c'est ce que développe Precepta dans son étude, en proposant plusieurs grands axes de développement.

 

L'étude indique d'ailleurs que les spécialistes de la distribution de bricolage restent les mieux armés pour faire face au contexte de crise et au phénomène de changements comportementaux de leurs clients. Pour le négoce, dont la clientèle principale (les professionnels du bâtiment) est sérieusement affectée par la crise immobilière, l'élargissement des cibles clients, qui demeure fragile, «soulève la question des moyens investis en amont». Les circuits traditionnels seront dans les années à venir de plus en plus marginaux, notamment du fait de la réduction des délais de paiement, et devront adhérer à une enseigne pour bénéficier d'une bonne notoriété et de conditions d'achat plus avantageuses. Quant aux GSA, elles devraient vraisemblablement continuer de réduire leur implication dans le bricolage.

 

Miser sur les services
L'une des solutions proposées est de renforcer le poids des services «afin de se différencier et ainsi mieux fidéliser ses clients dans un marché très standardisé». Les services en question peuvent être l'aide au montage, ou encore les stages de formation. Reste cependant à régler l'épineuse question de la tarification de ces services, «à l'heure où les modèles de gratuité sont de plus en plus répandus», analyse le cabinet, qui rappelle que les enseignes leader de la distribution de bricolage en France, Leroy Merlin et Castorama, ont opté pour des stratégies opposées en lançant leur offre de stages, respectivement payante et gratuite.

 

Les prix constituent d'ailleurs un facteur auquel les consommateurs sont hyper sensibles. Dans ce contexte, il peut être bénéfique de développer le modèle low-cost, même s'il est «complexe dans le secteur du bricolage en raison du besoin élevé de services et de conseil client».

 

La vague verte
Le marché du bricolage devra également s'il veut se différencier, utiliser les armes à la mode. Il ne faut pas sous-estimer la puissance communautaire d'Internet, via notamment les forums où «les meilleurs clients sont aussi les meilleurs vendeurs». Et surfer sur la vague verte : pour cela, les acteurs du bricolage, qui ont «une véritable légitimité pour se positionner sur le développement durable», peuvent créer des marques dédiées, des corners ou des enseignes. Attention toutefois au «green-washing» ! Une réflexion identitaire semble en effet indispensable avant de se lancer dans cette aventure.

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