INTERVIEW EXCLUSIVE. Feuille de route présidentielle, rénovation thermique des logements sociaux, politique du logement à Paris : Ian Brossat, adjoint (PCF) à la mairie de Paris en charge du logement, nous livre ses impressions.
Batiactu : Que retenez-vous du discours de François Hollande de jeudi dernier lors du congrès USH de Montpellier ?
Ian Brossat : Que les aides à la pierre ne disparaitront pas ! Cela fait écho aux demandes très fortes exprimées par Anne Hidalgo dès la rentrée. La maire de Paris a rappelé à l'Etat ses obligations et les besoins qui existent sur le terrain, et Paris a pris la tête du mouvement des collectivités qui s'opposent à la réduction des dotations d'Etat. L'enveloppe nationale des aides à la pierre passerait de 400 millions d'euros à 250 millions d'euros. Reste à voir de quoi sont constitués ces 250 millions d'euros. On se souvient des engagements qui avaient été pris durant la campagne de 2012 d'un doublement des aides à la pierre. Un engagement qui n'avait rien de farfelu budgétairement, puisque ce doublement n'aurait pas permis de rattraper le niveau de l'enveloppe d'avant l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir… Gardons à l'esprit que l'enveloppe nationale des aides à la pierre ne représente que 0,1% du budget général de l'Etat. Cette aide au logement social est aussi importante pour l'emploi dans la filière du BTP, puisque ces postes sont non-délocalisables.
Ian Brossat : Que les aides à la pierre ne disparaitront pas ! Cela fait écho aux demandes très fortes exprimées par Anne Hidalgo dès la rentrée. La maire de Paris a rappelé à l'Etat ses obligations et les besoins qui existent sur le terrain, et Paris a pris la tête du mouvement des collectivités qui s'opposent à la réduction des dotations d'Etat. L'enveloppe nationale des aides à la pierre passerait de 400 millions d'euros à 250 millions d'euros. Reste à voir de quoi sont constitués ces 250 millions d'euros. On se souvient des engagements qui avaient été pris durant la campagne de 2012 d'un doublement des aides à la pierre. Un engagement qui n'avait rien de farfelu budgétairement, puisque ce doublement n'aurait pas permis de rattraper le niveau de l'enveloppe d'avant l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir… Gardons à l'esprit que l'enveloppe nationale des aides à la pierre ne représente que 0,1% du budget général de l'Etat. Cette aide au logement social est aussi importante pour l'emploi dans la filière du BTP, puisque ces postes sont non-délocalisables.
Batiactu : La Caisse des dépôts et consignations (CDC) met les bouchées doubles pour la rénovation thermique des logements sociaux, cela vous satisfait-il ?
Ian Brossat : C'est une excellente nouvelle à quelques mois de la COP 21. La Caisse des Dépôts est un partenaire essentiel de l'Etat et des collectivités pour le logement social. Son appel à projets innovant pour la performance énergétique et environnementale est de bon augure, quand dans le même temps la Ville de Paris lance un ambitieux 'plan 1.000 immeubles'. Notre projet vise à permettre la rénovation de 1.000 passoires thermiques à Paris. La précarité énergétique est une réalité dans la capitale à laquelle nous voulons apporter des réponses, concrètes. Nous allons permettre à ceux qui habitent aujourd'hui ces immeubles les plus énergivores, souvent des familles modestes, de bénéficier d'une meilleure isolation et ainsi d'alléger leur facture.
Batiactu : Sur la politique générale logement sur Paris, quel est le bilan actuel et les actions à venir ?
Ian Brossat : Le logement est la priorité de la mandature, les Parisiens en attendent beaucoup. Nous menons plusieurs chantiers de front. Je n'en citerai que quelques-uns, outre la production massive de nouveaux logements sociaux qui est le fil rouge de mon action : la mise en place de l'encadrement des loyers (qui est une réussite à Paris, contrairement aux prédictions alarmistes de certains), la captation de logements vacants via Multiloc, la préemptions en bloc et dans le diffus, l'aide à la surélévation d'immeubles et à la transformation de bureaux en logements, la lutte contre les locations meublées touristiques, le développement du logement intermédiaire… Le manque de logements à Paris est tel que nous devons nous battre sur tous les fronts, en partenariat avec l'ensemble des acteurs. Nous interpellons l'Etat pour qu'il respecte ses engagements et nous jouons collectif avec le secteur privé, les institutionnels, les associations. C'est cette démarche mixte qui nous a permis d'atteindre notre objectif de plus de 7.000 nouveaux logements sociaux en 2014, chiffre que nous dépasserons encore en 2015.
À Paris, la rénovation des logements sociaux a grandement baissé la facture énergétique
