Jeudi, une trentaine d'ouvriers ont manifesté sur un chantier du groupe Bouygues, situé dans le VIIe arrondissement de Paris. Alors que la CGT affirmait que deux d'entre eux sont sans-papiers et employés de Bouygues, la direction réagissait et démentait. Retour sur ces événements.

L'occupation d'un chantier parisien jeudi dernier par une trentaine d'ouvriers du bâtiment a suscité bien des polémiques autour du sujet brûlant des travailleurs sans-papiers.

La CGT avait annoncé qu'une trentaine de sans-papiers occupaient un chantier Bouygues et affirmait que deux des ouvriers étaient salariés du groupe de BTP. «Ils ont des fiches de paie Bouygues, ils ont des CDI de Bouygues. Je suis affirmatif», avait déclaré le responsable CGT, Raymond Chauveau. Qui a précisé aussi que les autres grévistes sont des employés de sociétés d'intérim (Sovitrat, SEI, Job Center) et de Roissy TP, «un des sous-traitants directs». La direction de Bouygues Construction a aussitôt réagi et démenti, indiquant que «les manifestants avaient volontairement semé le trouble sur leur appartenance à Bouygues Construction, notamment en utilisant des casques oranges qui avaient été volés sur le chantier de Jussieu samedi 11 octobre, à l'occasion d'une première intrusion par effraction».

Sans-papiers ou faux papiers ?

Elle a également assuré effectuer, avec l'aide des préfectures, «tous les contrôles nécessaires pour s'assurer que tous les personnels étrangers qu'elle embauche possèdent des papiers en règle», et signé des contrats-cadre avec les agences d'intérim, qui «garantissent la situation régulière des salariés des entreprises de travail temporaire». Toutefois, le groupe qui parle volontiers de faux-papiers plutôt que de sans-papiers, ajoute ne pas avoir «les moyens techniques et humains de détecter les faux papiers qui sont émis par des filières de plus en plus organisées».

De même, la CGT avait insisté sur le fait que les ouvriers qui manifestaient avaient été exposés au plomb, ajoutant qu'une «grande partie d'entre eux» avaient fait l'objet d'un arrêt de travail du 17 septembre au 2 octobre pour faire des analyses médicales, mais «qu'aucun suivi médical préconisé par le médecin du travail n'a été réalisé par les employeurs». Bouygues Construction répond que «toutes les investigations nécessaires ont été menées et les risques d'intoxication ont été identifiés, cela en lien avec la médecine du travail».

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