Une cour intérieure comme rempart à l'agitation urbaine environnante

A l'origine, il existait sur ce terrain enclavé dans un secteur résidentiel, non loin d'une voie ferrée, un petit bâtiment industriel datant de 1928, qui comprenait un commerce au rez-de-chaussée et un logement à l'étage ainsi qu'un terrain vacant juste à côté. C'est donc à partir de là que Natalie Dionne et son associé Martin Laneuville, de l'agence NDA, ont imaginé de lui greffer deux autres ailes, disposées à chaque extrémité du terrain, ce qui lui donne au final une forme en U.

Les deux nouvelles ailes de l'habitation sont situées à chaque extrémité de ce terrain en zone urbaine. L'architecte a réussi à dégoté un des rares lots vacants de ce quartier branché de Montréal, appelé le Plateau Mont-Royal.

Qui pourrait imaginer que l'on est en zone urbaine ? La cour intérieur offre ainsi un havre de paix et de nature, bienvenu dans un environnement agité.
L'ancien bâtiment industriel, typique avec ses murs en brique, dispose désormais de larges baies vitrées qui permettent un maximum d'apport solaire. Le bois est ici très privilégié, conférant un aspect chaleureux et authentique à l'ensemble. Les arbres, plantés le long des façades, font entrer la nature dans cet habitat.

Exploiter l'idée de fluidité entre les espaces extérieur et intérieur est élevé au rang de philosophie par l'architecte Natalie Dionne. Grâce aux menuiseries qui s'effacent dans les murs, l'impression d'un dedans/dehors est davantage renforcée. Elle est encore accentuée par le choix des matériaux au sol. "Nous avons trouvé des matériaux qui n'ont pas besoin d'entretien comme les fenêtres en aluminium", souligne l'architecte.

Une porte de garage, dont on voit ici l'armature, a été installée dans une large ouverture du bâtiment existant, où le béton au sol a été conservé pour un aspect "industriel" renforcé.

L'impression de lumière et de transparence est forte, grâce aux baies qui parcourent les trois façades. Ici, on est dans la construction en fond de terrain, d'où l'on peut, à la fois, voir ce qu'il se passe dans l'aile existante et dans la nouvelle extension de l'autre côté de la terrasse.

Le bois, on le retrouve tant à l'extérieur, notamment en parois, qu'à l'intérieur, comme ici au sol, mais aussi dans le mobilier.

Des parois de bois et de verre, articulées, construites tels des éléments d'ébénisterie, s'ouvrent et se ferment sur la cour intérieure. Selon les saisons, celle-ci devient alors une pièce intégrante de la maison.

Les volets des fenêtres de l'étage permettent, en été, de ventiler la chambre, d'assurer l'intimité, mais aussi de protéger de la pluie. Surtout, comme la façade est orientée plein sud, ils préservent la pièce d'un réchauffement excessif.
En revanche, en hiver, lorsqu'ils sont en position ouverte (comme ici), il permettent de faire entrer au maximum les rayons du soleil.

Un poumon vert au coeur d'une zone urbaine. C'est le pari réussi de Natalie Dionne, qui a su laisser la part belle à la nature. Des arbres sont ainsi imbriqués dans la terrasse, d'autres plantes courent le long du mur en briques...

On comprend mieux l'articulation des trois corps de bâtiment qui constituent cette maison de ville. Au bâtiment industriel ancien, se sont donc greffées deux nouvelles entités plus contemporaines.

D'un côté, une chambre ; de l'autre, un espace bureau. Et au centre, les pièces de vie.

Maison en U, Montréal (Canada)
Maître d'ouvrage : Natalie Dionne
Maître d'oeuvre : NDA, Natalie Dionne Architecture + Martin Laneuville