F-Labbé, une société niçoise spécialisée dans la construction métallique et les ascenseurs inclinés, envisage de développer un concept de maison tournante qui ressemble en tous points à une maison individuelle traditionnelle.

"Il suffit d'appuyer sur un bouton et la maison tourne", affirme geste à l'appui, Xavier Prieur, responsable commercial de la société F. Labbé, installée dans des bureaux... tournants à Saint-Isidore, une zone industrielle à l'entrée de Nice.

La maison tournante est construite sur une plate-forme métallique qui peut aller jusqu'à 12 m de diamètre et repose sur des supports équipés de roulements actionnés par un moteur électrique. Elle a une rotation à 360 degrés, mais toutes les configurations possibles. "Conçue avec des éléments détachables et manipulables par un à trois hommes, la maison tournante peut être démontée, transportée dans un container et reconstruite dans un autre lieu", ajoute Xavier Prieur.

D’un point de vue architectural, la plate-forme peut recevoir des maisons à ossatures bois ou acier, mais aussi en matériaux plus traditionnels comme les parpaings. "Tout va dépendre du choix de l’architecte. Il n'y a pas de différence entre les deux types d'habitation, ni en termes de choix de matériaux, ni d'isolation thermique ou phonique", explique Xavier Prieur.
Seul compte le poids total. "Aujourd'hui, la technique nous limite à des maisons dont la superficie ne peut être supérieure à 140 m2. Ce ne sont pas les dimensions qui en fixent la limite, mais le poids qui ne peut excéder 120 tonnes", souligne Xavier Prieur.
En ce qui concerne les fluides, "nous utilisons un système de joints toriques assez élaboré" précise-t-il.

Tout en précisant que chaque projet est différent, Xavier Prieur estime que le coût moyen d’une maison tournante est "de l'ordre de 2.300 euros le m2, donc équivalent, voire inférieur à celui d'une maison traditionnelle car la construction ne nécessite pas de fondations, donc de lourds travaux de terrassement", explique Xavier Prieur.

Mais de part son principe, le principal intérêt de ce concept est qu’il induit quasi-automatiquement des économies d’énergie pour un meilleur confort d’été ou d’hiver. La maison tournante permet en effet facilement de suivre le soleil ou lui échapper. Un restaurant turnant devrait prochainement voir le jour et un village de vacances bati autour de ce concept serait déjà dans les cartons.

Une première maison tournante avait été construite voici 23 ans par François Labbé, le fondateur de l'actuelle société, décédé en 1993. Deux ans plus tard, quatre de ses salariés, dont Marie-Hélène Prieur, l'épouse de Xavier Prieur, ont racheté l'entreprise.

"A l'époque, les gens n'étaient pas prêts. Une maison, faite de verre et d'acier, dissuadait. On disait que seuls des artistes les achetaient. Mais aujourd'hui, les mentalités ont évolué tout comme les techniques qui permettent de proposer bois et pierre pour les maisons tournantes", raconte Xavier Prieur.
Le principe de la maison tournant est resté le même. "Nous avons seulement changé les galets car les matériaux ont fait des progrès depuis" explique-t-il.

Avant de se lancer dans la construction de maisons tournantes, la société F.Labbé s'est forgée une solide réputation dans la fabrication d'ascenseurs pour villas de milliardaires sur la Côte d'Azur, dans les îles des Caraïbes et du Pacifique. Elle emploie dix-huit salariés mais fait appel en sous-traitance à vingt corps de métiers différents. Dans le domaine des ascenseurs inclinés, F-Labbé est numéro un français et numéro trois européen.

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