Le Parlement a donné, ce jeudi 26 janvier, par un vote du Sénat son feu vert définitif à la ratification de l'accord entre la France et l'Italie pour lancer les travaux de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Les appels d'offres seraient lancés en 2017 pour un démarrage des chantiers en 2018.

Le marathon législatif du Lyon-Turin est désormais terminé pour la réalisation du tunnel de 57 kilomètres reliant Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) et Suse (en Italie). L'accord signé le 24 février 2015 entre Matteo Renzi et François Hollande et adopté en décembre dernier à l'Assemblée nationale a été entériné cette fois-ci au Sénat, ce jeudi 26 janvier. Pour rappel : la chambre des députés italienne avait approuvé le même document, le 20 décembre 2016.

 

Cette étape franchie, les appels d'offres pourraient être lancés cette année, pour un démarrage des chantiers en 2018 dans l'optique d'une livraison en 2022, pour une mise en service en 2030.

 

Au cours de l'examen du texte au Sénat, le rapporteur Yves Pozzo di Borgo (UDI-UC) a plaidé que le report modal de la route vers le rail, permis par cette nouvelle ligne ferroviaire, profitera à l'environnement et améliorera la sécurité routière. En revanche, les sénateurs écologistes ont dénoncé, eux, une "aberration économique et financière". Pour la parlementaire, Leila Aïchi, les prévisions initiales de "désengorgement des axes routiers" se sont révélées "très largement surévaluées", et le coût a explosé, "évalué à 26,1 milliards d'euros en 2012 par la Direction du Trésor contre 2,1 milliards initialement prévus".

 

La contribution de la France s'élèvera à 2,21 milliards d'euros

 

Rappelons que le coût total de cette "autoroute ferroviaire" est estimé à quelque 26 milliards d'euros, dont 8,3 milliards d'euros pour le seul tunnel. Le coût de ce dernier sera partagé par l'Union européenne et les deux pays. "L'Europe y contribuera à hauteur de 40%, le maximum autorisé, débloquant 813 millions d'euros sur la période 2014-2019, l'Italie à hauteur de 35%, la France 25%", a précisé Harlem Désir, secrétaire d'État aux Affaires européennes. Au total, notre contribution s'élèvera à 2,21 milliards d'euros (valeur 2012)".

 

Côté Italien, la galerie de reconnaissance dépasse la frontière ce vendredi

 

De son côté, la société franco-italienne (Telt), chargée de la construction et de l'exploitation de la nouvelle ligne, s'est félicitée d'entrer "dans la phase de construction". "Il s'agit du dernier chapitre d'une histoire de vingt ans", a indiqué Mario Virano, directeur général dans un communiqué.

 

Côté chantier, les travaux se poursuivent dans la galerie de reconnaissance. En Italie, le tunnelier excavant les derniers mètres de la galerie de reconnaissance dépassera la frontière vendredi alors que l'excavation sur Saint-Martin-la-Porte se poursuit du côté français, a signalé Telt dans le même communiqué.

 

 

"A ce stade, près de 310 mètres ont été réalisés sur les 9 km prévus", précise la société franco-italienne. Actuellement, nous rencontrons des terrains déconsolidés, très friables, constitués de schistes noir et de charbon et provoquant "des éboulis qui doivent être traités pour permettre au tunnelier Federica de poursuivre." Avant d'ajouter que cela n'entraîne "à ce stade, aucun délai ni coûts supplémentaires."

 

Pour rappel, le tunnelier "Federica" , long de 135 mètres qui excave depuis l'été 2016, la galerie de reconnaissance, est piloté par le groupement Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT) et Spie batignolles. Un groupement composé de Spie Batignolles TPCI, Sotrabas, Eiffage TP, Ghella, CMC di Ravenna et Cogeis. Près de 450 ouvriers sont mobilisés en période de pic sur ce chantier.

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