L'Assemblée nationale a voté, le 22 décembre 2016, la ratification de l'accord entre la France et l'Italie pour lancer les travaux définitifs de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Si l'accord est validé par le Parlement, les appels d'offres seraient lancés en 2017 pour un démarrage des chantiers en 2018.

L'accord signé le 24 février 2015 entre Matteo Renzi et François Hollande a été adopté, le 22 décembre 2016, en première lecture à l'Assemblée nationale. La chambre des députés italienne avait approuvé le même document, le 20 décembre 2016, après le vote du Sénat le 16 novembre.

 

 

Si l'accord est validé au tour cette fois-ci du Parlement français, les appels d'offres pour les marchés de travaux seraient lancés en 2017 pour un démarrage des chantiers en 2018. La livraison est prévue en 2022.

 

Le coût final pourrait s'établir pour la France à 2,46 milliards d'euros

 

Rappelons que le coût total de cette "autoroute ferroviaire", dont la mise en service est prévue vers 2030, est estimé à quelque 26 milliards d'euros, dont 8,6 milliards d'euros pour le seul tunnel. Il sera partagé par l'Union européenne et les deux pays. Le coût final pourrait s'établir pour la France à 2,46 milliards d'euros, vient de signaler une étude d'impact du Gouvernement.

 

"Au moment où l'Union européenne fait face au choc de la sortie du Royaume-Uni, la liaison Lyon-Turin démontre que l'Europe agit concrètement pour ses citoyens", a considéré le rapporteur Michel Destot (PS), député de l'Isère, en commission.

 

Avant d'ajouter : "L'Etat a confirmé son engagement ferme sur ce projet, dont les dotations pour 2017 sont inscrites en loi de finances et seront complétées par les ressources issues du Fonds de développement d'une politique intermodale des transports dans le massif alpin, alimenté par les recettes des tunnels routiers du Mont-Blanc et du Fréjus."

 

Poursuite des critiques des opposants écologistes

 

Finalement, cet immense projet de construction du tunnel international de 57 km reliant Saint-Jean-de-Maurienne en France à Suse (Italie) se poursuit malgré les critiques des opposants écologistes. En effet, une dizaine d'associations de défense de l'environnement avait appelé, fin décembre 2016, les députés à privilégier les infrastructures existantes et "sous-utilisées" plutôt que de voter ce projet de loi. Enfin, EELV a dénoncé, dans un communiqué, une "gabegie d'argent public" et "l'acharnement des élu-e-s, de gauche comme de droite" défenseurs d'un "projet absurde, démesuré et inutile" qui va renforcer "la pollution des camions".

 

"Obama en fin de mandat interdit les forages pétrole/gaz en Arctique. On attend toujours la réplique de @fhollande sur #nddl et #LyonTurin", avait tweeté, le 21 décembre 2016, le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot. Même son de cloche pour la ville de Turin, dirigée depuis juin 2016 par le "Mouvement 5 Étoiles" (M5S, populiste) qui a voté début décembre une motion défavorable au projet.

 

Chantier en cours de la galerie de reconnaissance de 9 km

 

 

Pour rappel, le tunnelier "Federica" long de 135 mètres qui excave depuis cet été, la galerie de reconnaissance de 9 km de la nouvelle liaison ferroviaire avait été inauguré, jeudi 21 juillet 2016, par l'ex Premier ministre Manuel Valls, en présence du mandataire du groupement, Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT) et Spie batignolles. Un groupement composé de Spie Batignolles TPCI, Sotrabas, Eiffage TP, Ghella, CMC di Ravenna et Cogeis. Près de 450 ouvriers sont mobilisés en période de pic sur ce chantier.

 

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