Au coeur du parc naturel régional de Brière, un passionné a redonné une âme nouvelle à un vieux moulin à vent, transformé en aérogénérateur entièrement autonome qui produit de l'électricité tout en gardant son charme d'antan.

Michel Mortier, 59 ans, concepteur de ce prototype qu'il a fait breveter, a acheté voici six ans cette maison plantée en pleine campagne avec son moulin à farine, le «Moulin de la Fée», qui déploie ses ailes sur 17 m d'envergure.

De l'extérieur, seuls des connaisseurs peuvent voir les transformations apportées au «Moulin de la Fée». «Par rapport à l'ancien moulin, j'ai enlevé un tiers de la surface des ailes pour aller plus vite en rotation», explique l'inventeur qui a également rehaussé le chapeau du moulin de 2,70 m, mais a respecté les matériaux traditionnels pour les ailes: du sapin et du chêne.

La girouette en forme de fée qui surplombe le chapeau, un anémomètre ainsi que des capteurs informent en temps réel une centrale informatique de l'orientation et de la vitesse du vent pour une production optimisée.

«Mon but au départ était seulement de faire une résidence secondaire, avec le rêve d'automatiser le moulin en le faisant produire sa propre électricité», explique cet ancien garagiste qui souhaitait éviter les fatigues du meunier obligé de manoeuvrer manuellement les 10 tonnes du chapeau pour orienter les ailes en fonction du vent.

Michel Mortier a donc mis à profit ses connaissances mécaniques et hydrauliques et développé son propre programme informatique pour rendre le moulin entièrement autonome. Et il s'est finalement retrouvé à la tête d'une véritable mini-centrale électrique, après 12.000 heures de travail passées à améliorer son prototype.

«Avec le procédé actuel, je peux alimenter en électricité sept ou huit maisons hors chauffage, et avec les modifications que je vais encore apporter je pourrais alimenter 13 à 15 maisons», avec une production qui passera de 50.000 KW par an à 70.000 KW, explique l'inventeur.

Le surplus actuel d'électricité est revendu à EDF. La production n'a certes rien de comparable avec les éoliennes modernes de 2 MW, mais il est difficile de comparer ces géantes de 100 m de haut avec le petit moulin qui s'intègre parfaitement au paysage.

Michel Mortier est actuellement en recherche de partenaires pour le projet qu'il a de faire revivre ainsi 120 des quelque 1.500 à 2.000 moulins qui existent encore en France, soit un par région et département.

Mais son aventure risque de tourner court faute de financement. Le prototype lui a coûté 200.000 euros, dont un tiers seulement ont été subventionnés par EDF, l'Agence de développement et de maîtrise de l'énergie (Ademe), le département de Loire-Atlantique et la région des Pays de la Loire. «Il faut que j'arrive à vendre mon brevet dans les trois mois, ou alors je serais obligé de vendre mon moulin», regrette l'inventeur.

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