Le Gouvernement a finalement choisi de maintenir le taux du Livret A à 1,25% à compter du 1er février 2014, en dépit de la faiblesse de l'inflation qui aurait mécaniquement dû le faire reculer. Précisions.

"Le taux du livret A sera maintenu à 1,25%", a déclaré ce mercredi 15 janvier le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, sur Radio Classique et LCI. Il justifie cette décision par la volonté de préserver le pouvoir d'achat des épargnants, alors que, à 1,25%, le niveau de rémunération se situe déjà à son plus bas niveau historique.

 

Quelques jours auparavant, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait proposé une baisse limitée de la rémunération de ce livret, à 1%, en dérogeant à la formule de calcul qui aurait mécaniquement dû la faire reculer à 0,75%.

 

Comme Christian Noyer avait choisi de ne pas suivre la formule, il revenait à Pierre Moscovici de décider ce que serait le taux du Livret A à partir du 1er février prochain.

 

Inflation en hausse dans les prochains mois
Le ministre de l'Economie et des Finances a donc voulu dédramatiser son choix de ne pas suivre la recommandation du gouverneur de la Banque de France, en affirmant qu'il avait pris sa décision "en bonne concertation" avec Christian Noyer, après s'être entretenu "à plusieurs reprises" avec lui.

 

Le ministre a également fait valoir qu'il s'attendait à ce que l'inflation remonte au cours des prochains mois, cet indicateur étant un élément clé pour déterminer le taux théorique du produit d'épargne le plus répandu en France.

 

 

En effet, pour l'obtenir, il faut majorer l'inflation de 0,25 point et arrondir au quart de point le plus proche. Or, les prix à la consommation (hors tabac) ont augmenté de 0,6% sur un an en décembre, ce qui aurait dû donner 0,75%.

 

Un casse-tête politique et financier
Tous les six mois, la fixation du taux du Livret A devient un casse-tête politique et financier. D'un côté, le Gouvernement veut favoriser les ménages en assurant une bonne rémunération de leur épargne alors que de l'autre côté, pour les organismes HLM, plus le taux demeure élevé, plus cela renchérit le coût du crédit. Pour rappel : la Caisse des dépôts et consignations centralise, en effet, une partie des flux collectés par les banques au titre du Livret A pour ensuite les allouer sous forme de prêts en faveur du logement social ou de la politique de la ville.

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