L'association de consommateurs, CLCV, vient de publier les nouveaux résultats de son étude portant sur les litiges en matière de travaux et de construction. Dans le viseur : les malfaçons et le défaut de formation des professionnels. Détails et réaction de la Capeb.

Malfaçons, retards de livraison, non-conformité des travaux, dépôts de bilan… Les litiges impactant les particuliers lorsqu'ils sont confrontés à la réalisation de travaux de construction ou de rénovation sont nombreux.

 

L'association de consommateurs, CLCV, a mené l'enquête sur plus de 250 dossiers traités ou en cours en 2014 portant sur quatre types de travaux : la construction, l'extension, les travaux extérieurs (pose de panneaux photovoltaïques…) et intérieurs (installation d'une chaudière, remplacement des fenêtres…).

 

Premier résultat : les malfaçons représentent 45% des litiges, devant la non-conformité (21%), les retards dans l'exécution des travaux (17%), l'absence de levée des réserves (9%) et les dépôts de bilan (8%). L'étude réalisée l'année dernière sur le même thème présentait des résultats similaires concernant les malfaçons et la non-conformité. Ainsi, selon la CLCV, cela "met clairement en évidence le défaut de formation, de compétence et/ou de rigueur des professionnels ou de certains d'entre eux". "Nous étions déjà parvenus à cette conclusion en 2014, et nous la maintenons" souligne-t-elle. A cela, Patrick Liébus, président de la Capeb explique : "Il faut davantage accompagner les entreprises vers une démarche de qualité et débloquer des moyens pour la formation". Une problématique que tente de résoudre la certification RGE : "Cela va dans le sens de la monter de gamme et de compétence. Et peut-être que cela éliminera les sociétés peu scrupuleuses", concède le président de la Capeb.

Augmentation des retards d'exécution

Autre point soulevé : les retards d'exécution. L'association précise qu'ils ont considérablement augmenté. En cause ? "Une plus forte représentativité des travaux intérieurs dans le cadre de l' échantillon (…) il s'agit de l'exemple type d'opérations pour lesquelles les contrats ne prévoient aucune pénalité de retard". Enfin, l'enquête observe que "si l'on rajoute les cas de dépôt de bilan (8%), un consommateur sur quatre ne voit pas les travaux achevés à la date convenue".

 

Dans ce panorama, quels types de travaux constituent le plus de contentieux ? Contrairement à l'année dernière, de nombreuses disparités apparaissent. "Alors même que les constructions étaient en tête en ce qui concerne les malfaçons (avec 54%), ces dernières reculent nettement (40%) ; en revanche, dans le cadre de travaux extérieurs, elles sont de plus en plus nombreuses (56% contre 48% lors de notre dernière enquête)". L'association pointe une nouvelle fois du doigt "un problème important de compétence des professionnels pour certains types de travaux". A ce sujet, le Président de la Capeb tient à préciser: "Dans le lot des dossiers analysés, il doit y avoir des auto-entrepreneurs. Il faut donc faire le tri entre les entreprises et les auto-entreprises. Les clients doivent être vigilants. Il y a des éléments à vérifier comme les compétences, l'expérience et la pérennité d'une entreprise", et de conclure : "Attention également aux prix anormalement bas. Tout ce qui est moins cher au départ, coûte plus cher au final", avertit-il.

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