La technologie Wysips repose en fait sur un capteur photovoltaïque couche mince et hautes performances CIGS (pour "cuivre, indium, gallium, sélénium") auquel SunPartner vient enlever de la matière, de façon à le rendre le plus fin et le plus discret possible. En tout, huit étapes successives sont nécessaires, dont des inspections visuelles, des lavages, du "scribing" (sorte de sérigraphie) par différents lasers, du "bussing" (interconnexion automatique) et le passage dans un laminateur qui encapsule le discret capteur restant dans un double vitrage. "D'où des solutions esthétiques et transparentes", fait valoir Ludovic Deblois, qui poursuit : "Le but est de créer des vitrages actifs intelligents qui intègrent différentes technologies (électrochrome, cristaux liquides, tactile, chauffant…) en apportant en plus la production d'électricité locale. Le résultat est de pouvoir créer un vitrage autonome énergétiquement, ne nécessitant pas de câblages". Les architectes pourront donc créer des façades photovoltaïques dynamiques, qui s'obscurcissent lorsque le soleil tape dessus, afin d'éviter une élévation des températures dans les espaces de travail, et qui redeviennent plus claires lorsque la luminosité extérieure baisse. Les vitrages photovoltaïques pourront alimenter, si nécessaire un éclairage LED ou des capteurs spécifiques. Ils pourront même se transformer en récepteurs Li-Fi pour communiquer ou relayer des flux d'informations.

 

Un avenir radieux pour les vitrages photovoltaïques

La société aixoise a, d'ores et déjà, noué de multiples partenariats avec des industriels, dont l'Allemand Avancis, qui lui fournit les capteurs solaires couches minces, le Japonais Toppan, spécialiste des films opacifiants, ou le Français Idosens, avec qui SunPartner cherche à développer une plateforme numérique de communication pour les vitrages intelligents (via le protocole basse consommation LoRa). Et la société est également alliée de Vinci Construction, depuis le mois d'avril 2016, pour développer une menuiserie complète, avec vitrage photovoltaïque, qui sera dévoilée en décembre prochain, avant d'être déployée commercialement dans la deuxième moitié de 2017. Quant au coût de ces vitrages photovoltaïques translucides, la société estime être compétitive lorsqu'il est comparé à celui d'un ensemble "fenêtre classique + brise-soleil + store", ces derniers nécessitant un certain entretien.

 

Dans un avenir proche, afin d'assurer l'industrialisation de ses produits, la société prévoit une dizaine de recrutements, techniciens, opérateurs, ingénieurs et commerciaux. Ses produits, en cours de certification au CSTB et au niveau européen, devraient faire leur apparition sur le marché en 2017. La direction de SunPartner se penche déjà sur l'obtention d'une certification Iso 9001 pour son usine du Rousset qu'elle envisage d'agrandir, puisque le terrain dispose encore de 7.000 m² de réserve foncière. Nul doute que les vitrages photovoltaïques se feront rapidement… une place au soleil.

 

actioncl