Le premier semestre 2014 marque, pour la première fois depuis trois ans, une reprise de l'activité pour la filière éolienne française, avec un parc installé de 8.600 MW. Le photovoltaïque est également en forte hausse, le parc dépassant les 5.000 MW. Le Syndicat des énergies renouvelables salue les effets des mesures de relance.

Au cours du premier semestre de l'année, 384 MW de puissance électrique d'origine éolienne ont été raccordés au réseau, soit un quasi-doublement du chiffre enregistré à la même période en 2013. Cette reprise marquée intervient après trois années de fort ralentissement du nombre d'installations de turbines. Le Syndicat des énergies renouvelables détaille : "Cette accélération du rythme de développement de la filière s'explique en grande partie par la mise en œuvre de mesures récentes visant à sécuriser le cadre économique et à simplifier le cadre réglementaire". Et ce regain semble devoir se poursuivre puisque la puissance des projets éoliens disposant d'une convention de raccordement signée est également en progression. La production de courant par les turbines a atteint 9 TWh sur les six premiers mois de l'année (+19 %) : les éoliennes représentent 3,8 % de la consommation électrique nationale.

Premiers effets des mesures de soutien prises en 2013

Le SER note les effets bénéfiques de la "loi Brottes" du mois d'avril 2013 : "Elle a permis de lever plusieurs freins au développement des projets : en métropole, les zones de développement de l'éolien et la règle des cinq mâts ont été supprimés ; dans les DOM-COM, des dispositions nouvelles ont rendu de nouveau possible l'installation de parcs éoliens dans les communes littorales". Le syndicat souligne également le soutien réaffirmé de Ségolène Royal à l'énergie éolienne, qui a immédiatement signé un nouvel arrêté tarifaire au moment où le Conseil d'Etat a annulé le précédent, au mois de mai 2014. "Incontestablement, ces décisions ont permis de sécuriser le cadre de développement de la filière et d'offrir de la visibilité aux acteurs", précisent les industriels.

Un effort à prolonger, selon le SER

Ils souhaitent que les efforts se poursuivent, avec l'adoption de nouvelles mesures qui devront fortement réduire les délais d'instruction des dossiers, lever les freins techniques liés à l'aéronautique (interférences radar) et baisser les coûts. Jean-François Bal, président du SER, et Jean-Baptiste Sejourne, celui de la Commission éolienne du syndicat, déclarent : "Pour parvenir à l'objectif de 19.000 MW éoliens que la France s'est fixé à l'horizon de 2020, 1.500 MW de nouvelles capacités doivent être installées chaque année au minimum". Le parc installé, qui atteignait les 8.592 MW à la fin du premier semestre 2014, doit donc être plus que doublé dans les cinq années qui viennent. Outre des actions de simplification administrative, les professionnels réclament une "visibilité sur l'évolution des dispositifs de soutien".

Le bout du tunnel pour le photovoltaïque ?

Du côté de l'énergie photovoltaïque, le "Tableau de bord" publié par le Commissariat général au développement durable montre également une forte hausse des raccordements. Sur l'ensemble du premier semestre de 2014, la puissance supplémentaire ajoutée au parc national est de 385 MW (+57 % par rapport au 1er semestre 2013). Les 333.600 installations françaises ont franchi la barre des 5 GW. La production d'origine solaire a augmenté de +27 % et représente maintenant plus de 1 % du mix électrique français. Pour la seconde moitié de l'année, la puissance installée devrait sensiblement dépasser 200 MW. De quoi redonner une lueur d'espoir à la filière.

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