Paradoxe du contexte économique qui voit des pans entiers de l'industrie s'effondrer, dans certaines filières, les entreprises ne parviennent pas à embaucher… L'exemple des soudeurs est emblématique de ces « métiers en tension ». Décryptage.

Aujourd'hui, si un futur chaudronnier-soudeur en apprentissage donne satisfaction à son employeur et décroche son diplôme à la fin de l'année scolaire, par exemple dans une école de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), le jeune homme peut considérer son avenir professionnel assuré. Car en effet de grands noms de la métallurgie tels Alstom, Areva, Snecma ou General Electric sans compter les grands groupes de BTP, embauchent à l'heure actuelle des soudeurs.

 

C'est donc une perspective pour un jeune à peine sorti de la formation professionnelle. Et pourtant, en cette période de conjoncture difficile et de débat sur la nécessité de réindustrialiser la France, le métier de soudeur reste à la peine.

 

Un métier en tension
Pourquoi ? « L'industrie en général et la soudure en particulier peinent à attirer les jeunes car ceux-ci s'imaginent à tort que que ce sont des métiers sales, pénibles et mal rémunérés», analyse Laurent Duverger, manager des centres expert métallurgie, chaudronnerie et soudure (MCS) de Randstad.

 

Résultat : au même titre que les robinettiers et tuyauteurs, les soudeurs et chaudronniers sont depuis deux décennies répertoriés dans la liste des « métiers en tension », ces professions où l'offre d'emploi est supérieure à la demande, quelle que soit la conjoncture.

 

Malgré la désindustrialisation globale du pays, de besoins nouveaux en main-d'oeuvre dans le nucléaire, la construction ferroviaire ou l'aéronautique sont apparus. Mais si le nombre d'ouvriers qualifiés travaillant par « formage du métal » est resté globalement stable en l'espace de vingt-cinq ans - selon une étude du ministère du Travail, on en recensait 169.000 en 2007-2009, dont 12.000 tuyauteurs et 45.000 soudeurs- à l'heure actuelle, on ne compte plus qu'entre 60.000 et 70.000 soudeurs en activité.

 

Un constat partagé au niveau national par Laurent Duverger, chez Randstad : «Tous métiers confondus, nous recensons chez Randstad une cinquantaine de métiers en tension, du dessinateur projeteur à l'ingénieur logistique en passant par les chaudronniers, les robinetiers, chefs de de chantier dans le BTP ou conducteurs d'engin, explique-t-il.Or, parmi toutes ces pénuries, celle de soudeur est édifiante. Dans ce métier, nous en sommes à 37 % de commandes non servies, c'est-à-dire à 37 % de postes d'intérimaires demandés en vain à Randstad.»

 

Découvrez la suite de l'article «Les industriels cherchent toujours des soudeurs» en page 2.

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