Selon une enquête de l'Insee, si les femmes sont de plus en plus nombreuses à être à la tête d'une entreprise, elles restent quand même largement minoritaires. Dans la construction, cet écart est encore plus flagrant. Découvrez les résultats de l'étude.

Il est vrai que les us et coutumes dans le BTP ont su évoluer pour laisser place, non pas encore à la parité, mais à un certain rééquilibrage de la répartition entre sexes. A la Capeb, on note une progression de +50.1 % des effectifs féminins salarié entre 2001 et 2012, soit une part de 11% de femmes parmi les salariés du bâtiment en 2012.

 

Néanmoins, des efforts sont encore à fournir, notamment dans les postes à responsabilités. Selon les derniers chiffres publiés par l'Insee, à fin 2012, la France comptait 900.000 femmes indépendantes ou dirigeantes salariées d'entreprise, contre 1.800.000 hommes (hors agriculture). Bien sûr, des disparités existent entre les secteurs. Ainsi, "les hommes sont surreprésentés dans la construction, l'industrie et les transports : 30 % des hommes à la tête d'une entreprise sont dans ces secteurs (dont 21 % dans la construction), contre 7 % pour les femmes", souligne l'Insee. Plus parlant encore, "90 % des entrepreneurs opérant dans le gros œuvre, l'électricité, la plomberie, le chauffage, la peinture, les réparations ou encore les transports sont des hommes", note l'Insee dans son enquête. Un constat davantage accentué chez les entrepreneurs individuels "classiques", en raison du nombre important de professions libérales et d'artisans parmi eux. Dans le détail, les hommes sont 29 % à la tête d'une entreprise dans la construction, l'industrie et les transports, contre 4 % pour les femmes.

Encourager l'entrepreneuriat au féminin

Intégrer des femmes dans l'ensemble des métiers et fonctions des entreprises du bâtiment est donc un challenge pour le secteur. Un défi dont les fédérations se sont emparé : "(…) Dans les 15 prochaines années, 40% des entreprises seront à reprendre dans le bâtiment. C'est pourquoi la FFB favorise l'entrepreneuriat au féminin à travers ses 92 groupes Femmes dirigeantes du bâtiment. Nous devons encourager les femmes à se lancer dans la reprise d'une société. La mixité, la complémentarité et la diversité des talents sont assurément l'avenir de notre secteur", soulignait récemment Jacques Chanut dans un communiqué.

Les écarts de salaires

Si la prise de conscience est présente, une question est toutefois moins abordée : celle des salaires. Selon l'enquête de l'Insee,
Revenu par secteur
Revenu par secteur © Insee, base non-salariés et DADS.
"Des écarts de revenus en défaveur des femmes sont prononcés dans le secteur de la santé, et parmi les gérants de SARL et les dirigeants d'entreprise salariés, en particulier dans les entreprises de 50 personnes ou plus. (…) Une femme dirigeante sur dix gagne plus de 6.050 euros par mois contre 8.450 euros pour un homme sur dix". Quid de la construction ? Selon l'enquête, l'écart est faible, si le revenu des hommes tourne autour de 2.000 euros, celui des femmes est légèrement en dessous (voir schéma). Un chiffre à tempérer tout de même en raison d'une présence moins importante des femmes dans le secteur.

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