Stabilité des trésoreries, intentions d'embaucher en hausse et perspectives d'activité stables dans les six prochains mois : le secteur du bâtiment semble retrouver des couleurs. Pour autant, la prudence reste de mise, tandis que la démarche RGE et le compte pénibilité demeurent des sujets encore bien secondaires. Détails de l'étude KPMG.

Si elle est une qualification incontournable, RGE n'a pas convaincu la majorité des entreprises du bâtiment, si l'on en croit la dernière étude KPMG*. Près de 70% des entreprises interrogées connaissent la démarche, mais seules 26% d'entre elles ont déjà obtenu le label, 28% sont en cours d'obtention et 46% n'ont pas effectué la démarche pour l'avoir et pire... parmi ces dernières, 67% n'envisagent pas de faire la demande ! Pourtant les avantages qu'elles peuvent en retirer sont identifiés. Parmi les entreprises qui ont entamé la démarché, 44% y voient un élargissement de leur portefeuille de clients, 32% la possibilité de se démarquer de la concurrence et 31% une manière de fidéliser la clientèle existante. Seuls 8% y voient l'opportunité de diversifier son activité. Autant dire que les chantres du RGE ont encore du travail…

Trésoreries stables dans les six prochains mois

Pourtant, l'activité ira en s'améliorant, note le baromètre KPMG, qui identifie plus de la moitié des chefs d'entreprise confiant pour les six prochains mois. Ainsi, côté trésorerie, et pour la première fois depuis 2011, 41% des dirigeants interrogés qualifient leur niveau de trésorerie bénéficiaire (+7 points par rapport à septembre 2014), 32% estimant qu'elle est à l'équilibre (-8 points). Encore un quart d'entre elles indiquent qu'elle reste déficitaire. Cependant, les entreprises veulent jouer la prudence sur les six mois à venir, 57% d'entre elles estimant que leur trésorerie va rester stable (+9 points), 15% prévoyant une amélioration et 26% une dégradation (+5 points).

 

Côté emploi, les dirigeants sont un peu plus nombreux à envisager des embauches dans les six prochains mois (11% contre 9% à l'automne dernier). Les entreprises de la région parisienne (20%) et du secteur de la menuiserie-serrurerie (16%) en particulier sont les plus optimistes, note KPMG. Un regain de confiance qui se confirme par le type de contrat qui sera proposé : 61% des chefs d'entreprise qui souhaitent embaucher le feront ainsi en CDI (57% en septembre 214), l'intérim ne représente, pour sa part, plus que 3% des prévisions d'embauches (18% à l'automne).

Dégradation des prix, mais préservation de l'emploi

Une ombre au tableau toutefois, car le dispositif du compte pénibilité - qui vient d'être simplifié et reporté de six mois - n'est quasiment pas pris en compte par les dirigeants. Pourtant, cela demandera une certaine réorganisation au sein des entreprises, mais 86% des responsables n'ont à ce jour pris aucune mesure, note KPMG.

 

Enfin, les perspectives restent positives, conclut l'étude. Plus de la moitié des chefs d'entreprise (56%) qualifient leur activité de "stable", un tiers prévoit une décroissance au cours des six prochains mois. Là encore, le secteur de la menuiserie-serrurerie et les entreprises de 3 à 5 salariés sont les plus représentatifs de cette tendance. C'est dans le Sud-Ouest que la dégradation est la plus attendue, la rogne sur les prix devrait être inévitable, mais 77% des dirigeants maintiendront leurs prix en vue de préserver les emplois.

 

"(…) Si la croissance reste atone, l'entreprise résiste par une gestion rigoureuse et une adaptation au marché. Mais cela n'est pas suffisant. Elle doit enclencher de nouveaux projets, parfois imposés par le gouvernement, à l'instar du projet numérique ou des qualifications normées", conclut Annie Chauzu, associée KPMG et responsable du réseau Entrepreneurs du bâtiment.

 


Méthodologie
Pour la 5e édition de ce baromètre, l'Ifop a interrogé, du 30 mars au 3 avril 2015, à la demande de KPMG, 401 dirigeants d'entreprises françaises du bâtiment de 1 à 49 salariés sur leur activité et leurs perspectives de développement sur de nouveaux marchés.

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