Le développement des énergies renouvelables se poursuit à travers le monde : en 2016, la production cumulée de l'hydroélectricité, de l'éolien, du photovoltaïque et des autres EnR surpassera celle du gaz naturel et sera deux fois plus importante que celle du nucléaire. Mais elle restera en-deçà du charbon, selon une étude publiée par l'Agence internationale de l'énergie.

"La production d'électricité de l'hydraulique, du vent, du solaire et d'autres sources renouvelables dépassera celle du gaz et sera le double de celle du nucléaire dans le monde en 2016", indique l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans un rapport publié le 26 juin 2013. Selon ses prévisions, le secteur des énergies renouvelables connaîtra une croissance de 40 % au cours des cinq ans à venir, pour atteindre 25 % de la production d'électricité mondiale en 2018 avec près de 6.000 TWh. La proportion était de 19 % en 2006 et de 20 % en 2011. L'augmentation des capacités de production sera principalement portée par l'éolien et le solaire. "C'est une bonne nouvelle pour un système énergétique mondial qui a besoin d'être plus propre et plus diversifié", se félicite Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l'AIE.

 

Instauration de politiques énergétiques claires et ambitieuses
Cependant, le tableau ne sera pas aussi idyllique dans tous les secteurs : si la production électrique s'oriente vers les EnR, le chauffage et les carburants continuent de faire appel aux combustibles fossiles, charbon et pétrole en tête. "Même si le chauffage constitue la plus grande partie de la consommation mondiale d'énergie, les marchés de la chaleur renouvelable ont reçu moins d'attention. De plus grands progrès sont aussi nécessaires pour développer les biocarburants dans le transport", estime l'AIE. Ainsi, le bois énergie devrait représenter 9,6 % de la consommation mondiale de chauffage en 2018 (8,1 % en 2011), tandis que, dans le même temps, les agro-carburants ne dépasseront pas les 3,9 % de la demande globale de pétrole (3,4 % en 2012).

 

Maria van der Hoeven regrette la décision de certains pays européens de réduire leur soutien aux énergies renouvelables dans un contexte de crise économique. D'après elle, il serait particulièrement adéquat, au contraire, d'insister en ce moment sur l'instauration de politiques de long terme pour fixer des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre après 2020. Un point de vue que partage pour la première fois les Etats-Unis dont le président a annoncé un plan de lutte contre le changement climatique : "L'exemple clair d'un objectif allant au-delà des quatre ans d'un mandat présidentiel. J'espère que d'autres pays suivront ses pas", conclut la directrice exécutive de l'AIE.

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