Sept mois d'affilée que l'activité de l'artisanat du bâtiment affiche une baisse. L'année qui s'est achevée a terminé à -3%, tandis que la Capeb envisage une baisse moins prononcée pour 2014, à -1.5% en volume. Cependant, quelques annonces et mesures pourraient sortir le secteur de sa torpeur et relancer la dynamique. Détails.

C'est sur un ton plutôt guilleret et plus léger que d'habitude que le président de la Capeb, Patrick Liébus, a présenté les derniers chiffres de la conjoncture de l'artisanat du bâtiment. Loin de faire dans l'angélisme, il a ainsi rappelé les mauvais chiffres de 2013, dont l'activité en volume s'est achevée à -3% (-6% dans le neuf ; -1.5% en rénovation ; +0.5% pour les travaux liés à la performance énergétique), mais en soulignant que cette dernière donnée était un "signe intéressant" pour les mois à venir.

 

Impacts tous azimuts
En effet, les travaux de rénovation énergétique, qui bénéficient désormais d'une TVA à 5.5%, devraient porter le secteur, jusqu'ici soutenu par l'entretien-rénovation. En revanche, les travaux de rénovation "classiques" pâtiront sûrement du passage du taux de TVA de 7 à 10%, mais aussi du comportement des ménages encore difficile à anticiper. Dans le neuf, la Capeb espère que le dispositif Duflot - désormais stabilisé pour trois ans - porte ses fruits cette année. Cependant une inconnue demeure : les échéances des municipales qui risquent de changer la donne à tout moment et de faire bouger les curseurs. Patrick Liébus a aussi rappelé l'impact de la baisse d'activité sur tous les métiers et toutes les régions de France, mais aussi sur les trésoreries (29% des entreprises parlent d'une détérioration, tandis que 88% d'entre elles ont des besoins immédiats) et sur les carnets de commandes qui ne représentent plus que 74 jours de travail contre 87 en avril 2013.

 

Frémissements positifs en 2014
Et c'est surtout forte de ses actions de mobilisation et de ses victoires auprès de Bercy en 2013 que la Capeb aborde l'année en cours de façon plus sereine. Ne niant pas les difficultés qui les attendent, les artisans du bâtiment prévoient ainsi une activité encore en baisse, mais dans une moindre mesure, à -1.5% (-3.5% dans le neuf; 0% dans l'entretien-amélioration ; +2% sur les travaux de rénovation énergétique). Côté emplois, les prévisions font état de 8.000 emplois perdus, dont 4.000 dans les TPE du bâtiment. "Mais d'autres paramètres laissent présager de quelques frémissements en 2014, comme la hausse de l'intérim, des crédits habitat ou celle possible des ventes de logements anciens", assène Patrick Liébus. Qui était ce mardi matin en attente des chiffres de la Fnaim

 

Attention aux effets d'annonce
Evoquant les dernières annonces du Président de la République - et peut-être celles à venir à l'occasion de sa conférence de presse de ce jour - Patrick Liébus a redit la pertinence de la simplification des normes et des réglementations dans la construction, de la baisse des délais des permis de construire et des recours abusifs, du dispositif Duflot, du rapport attendu sur les auto-entrepreneurs, ou encore de la loi sur le travail détaché porté par Michel Sapin. "Le contexte économique n'est pas toujours simple, mais nous percevons des signes encourageants, la situation de décélération est encore trop fragile. Il ne faudrait pas que des mesures inadaptées soient décidées par les pouvoirs publics", a conclu le président de la Capeb. A bon entendeur…

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