Si le journal satirique Le Canard Enchaîné affirmait que le projet de tours Hermitage Plaza était à l'abandon, le promoteur a tenu à démentir en précisant qu'au contraire il se poursuivait normalement. Le point sur la situation.

En pleine période de tensions entre Paris et Moscou, le projet Hermitage Plaza, porté par le russe Ermin Iskenderov, semble ralenti voire stoppé. A tel point que l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné a publié un article intitulé "Les Russes gâchent pour 2 milliards de béton à la Défense" où un proche conseiller de la présidence confie : "Tout est gelé, les tours ne verront pas le jour". Car les financements russes poseraient souci en période de sanctions économiques occidentales. Dans ses colonnes, le journal satirique précise : "Les deux banques proches du Kremlin qui avaient accepté de prêter les fonds nécessaires au projet sont incapables de se refinancer sur les marchés internationaux".

 

Le groupe Hermitage, promoteur qui a déjà déboursé près de 200 millions d'euros pour les acquisitions foncières, la conception et les travaux préparatoires, a rapidement réagi à cette publication, qualifiée de "fantaisiste". Il a fait le point sur l'avancée du projet. Sur la question de l'origine des fonds, il explique : "Dès l'origine, le financement de cette opération a été monté au niveau international par un pool bancaire comprenant des banques russes et des banques européennes. Le montant de ce financement est de 1,65 Mrd €. Inchangé, ce schéma n'est pas remis en cause par une quelconque décision conjoncturelle".

La signature d'une promesse attendue avant l'été 2015

Du côté des procédures en cours contre le projet, menées notamment par l'association "Vivre La Défense", le promoteur précise : "D'une manière générale, les détracteurs du projet ont perdu toutes leurs procédures. Selon les dossiers, les jugements sont intervenus en première instance, d'autres en appel et d'autres en cassation. D'autres procédures aboutiront au 1er semestre 2015". Interpellé par le Canard Enchaîné sur le relogement des 250 familles installées dans les logements sociaux des années 1970 voués à la destruction, le groupe Hermitage déclare : "Le relogement des familles en place a toujours constitué une priorité. Il a été mené d'une manière exemplaire (…) Il reste 20 familles sur les 250 présentes initialement à reloger, l'objectif est de le faire d'ici à l'été prochain. Ces 20 familles occupent des appartements qui sont dans l'emprise du PC Ouest (permis de construire du centre commercial) alors que les emprises pour les PC Est et Sud (les deux tours) sont intégralement libres d'occupation". Concernant les accords avec l'Epadesa (Etablissement public d'aménagement de la Défense), il est stipulé que le protocole de Saint-Pétersbourg, signé en juin 2010 et qui "donne des droits essentiels pour le projet", restera valable jusqu'en juin 2020, et qu'une promesse viendra le relayer "d'ici à l'été 2015". Cette nouvelle signature libèrera les financements de construction de l'ensemble immobilier.

 

Le projet reste donc d'actualité puisque le promoteur assure : "Depuis cet été, Hermitage a fait lancer des travaux de déplacement des installations de production de froid ('installations SUC') qui vont se poursuivre tout l'hiver pour un achèvement avant l'été 2015". Des travaux qui constituent le prélude au démarrage du chantier proprement dit. La livraison de l'ensemble est prévue entre la fin de 2020 et le début de 2021. Rappelons que l'Hermitage Plaza est constitué de deux tours d'appartements de luxe de 320 mètres de haut, signées Norman Foster, complétées par un piédestal renfermant un centre commercial, des espaces de bureaux, un hôtel cinq étoiles, un centre de thalassothérapie panoramique, une offre de restaurants, un auditorium et une galerie d'art.

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