Le mât de mesures du parc éolien offshore de Fécamp a été remorqué et mis en place ce dimanche 8 février 2015. Installé à treize kilomètres des côtes, il va recueillir des données météorologiques et environnementales permettant de parfaitement connaître la future zone d'implantation des éoliennes.

Hauteur des vagues, force du courant, température de l'air et de l'eau, vitesse et direction du vent, humidité de l'air, turbidité… Rien n'échappera désormais à EDF Energies Nouvelles qui vient de mettre en place le mât de mesures du futur parc éolien en mer de Fécamp (Haute-Normandie). L'instrument de mesure scientifique, de 90 mètres de haut - dont une quarantaine de mètres immergée - permettra de compléter les données déjà recueillies depuis 2007, au cours d'études techniques et environnementales. Des données primordiales pour implanter les 83 machines Haliade et en estimer correctement la production électrique.

 

L'équipement de mesures, doté d'une fondation gravitaire en béton, a été remorqué en place par beau temps. EDF EN explique : "A la différence de toutes les fondations gravitaires installées jusqu'à présent dans l'éolien en mer, le modèle développé pour le mât de mesures (…) est conçu pour flotter depuis son site de construction au Havre, jusqu'à son site d'installation au large de Fécamp". Une fois positionné, le mât est lesté par de l'eau qui permet une descente contrôlée sur le fond marin. Un enrochement anti-affouillement sera ensuite mis en place à la base, afin d'éviter l'érosion du fond qui risquerait de mettre à nu le socle. "Cette différence de conception permet de faciliter les opérations d'installations en évitant le recours à des moyens nautiques importants et rares comme les navires grues capables de soulever plusieurs milliers de tonnes. L'utilisation de remorqueurs, présents localement et en nombre important, garantit une plus grande flexibilité des opérations d'installation, permettant de sécuriser le projet", précise EDF EN.

Emplois locaux pour la construction et l'exploitation

Selon l'entreprise, cet événement fondateur constitue le coup d'envoi d'un vaste plan industriel impliquant également Alstom, qui pourrait générer des milliers emplois pour l'équipement, l'installation et la maintenance de trois parcs éoliens (Fécamp, Courseulles-sur-Mer et Saint-Nazaire). En plus de 1.000 emplois directs pour la production des éléments d'éoliennes (mâts, turbines, pales, nacelles), la construction des fondations et l'exploitation des trois projets devraient mobiliser 2.000 personnes. Afin de répondre à cette demande, des programmes de formation spécifiques à l'éolien offshore vont être proposés aux jeunes et aux demandeurs d'emplois. "Les personnes les plus éloignées de l'emploi pourront bénéficier d'un programme d'insertion dédié, mis en œuvre avec les acteurs socio-économiques du territoire", annonce EDF EN. Spécifiquement pour le parc de Fécamp, la production des 83 fondations gravitaires, de 5.000 tonnes chacune, mobilisera environ 600 personnes (génie civil, logistique, domaine maritime) pendant deux ans, entre 2016 et 2018, date d'entrée en service progressive du site.

 

Si c'est au Havre que seront construits ces géants, la base de maintenance sera organisée dans le port de Fécamp, situé à seulement 13 km des premières machines. Une centaine d'emplois de techniciens, marins et ingénieurs, sera créée localement. Le raccordement électrique se fera également sur place, avant de renvoyer le courant vers le poste de Sainneville. Les éoliennes, d'une puissance unitaire de 6 MW, seront espacées de 1 km et fourniront suffisamment d'électricité pour alimenter 60 % des habitants de Seine-Maritime (soit l'équivalent d'environ 770.000 personnes).

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