Le parc éolien devrait continuer de s'étendre en France grâce à une combinaison de facteurs jouant en faveur de son développement, estime une étude publiée par le cabinet Xerfi. Mais la puissance installée pourrait ne progresser que modérément dans les années à venir. En cause, de longs délais dans l'instruction des dossiers mais également les requêtes d'associations réclamant la suspension de projets dans plusieurs pays de l'UE. Celles-ci viennent d'ailleurs de saisir la Commission européenne. Détails.

L'énergie éolienne a la cote : poussée par un vent de sympathie de l'opinion et les politiques environnementales visant à faire réduire les émissions de CO2 et donc l'utilisation de gaz carbonique, l'installation devrait augmenter à long terme, selon une étude réalisée par Xerfi, cabinet d'études économiques sectorielles. L'étude estime en effet que ce marché devrait résister au contexte actuel de crise, tant le contexte réglementaire est favorable au développement de ce type de source d'énergie.

 

Cependant, «la puissance installée annuellement pourrait progresser plus modérément voire reculer au cours des deux prochaines années», avance Xerfi. Les raisons évoquées pour expliquer ce phénomène sont les difficultés financières rencontrées par les exploitants de parcs, et les problèmes d'acceptabilités locales qui restent «des freins important à la mise en œuvre de projets». L'étude précise en outre que les parcs éoliens pourraient bientôt être rangés parmi les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), ce qui engendrerait un allongement des délais d'instruction des dossiers.

 

Un bilan sur l'impact de l'éolien
D'ailleurs, un collectif regroupant 341 associations de 18 pays de l'UE et baptisé «plateforme européenne contre les éoliennes» (EPAW) a réclamé mardi auprès de la Commission européenne que plus une seule installation ne soit implantée avant les résultats d'un audit. L'EPAW demande en effet un «bilan complet économique, social et environnemental de l'éolien en Europe», estimant que cette industrie «se déploie sous l'unique pression de lobbies financiers ou idéologiques», tout en absorbant «depuis des dizaines d'années la majeure partie des fonds publics consacrés aux énergies renouvelables» tout en ruinant «le patrimoine de l'Europe».

 

L'éolien créateur de croissance
La France compte actuellement 2.500 éoliennes, et le Grenelle de l'environnement suggère le déploiement industrielle de l'éolien à hauteur de 25.000 mégawatts, soit 15.000 éoliennes géantes. Selon l'étude menée par Xerfi, l'impact de l'essor du parc éolien sur la croissance française «est indéniable». Elle cite les opérateurs de «second rang», c'est-à-dire les bureaux d'études spécialisés dans l'environnement, le génie civil ou l'installation électrique. En amont de la filière, il y a aussi les fabricants d'aérogénérateurs, souvent d'origine étrangère mais qui «multiplient les investissements dans l'Hexagone et créent des emplois notamment dans le domaine de la gestion de projets et de la maintenance», ainsi que les exploitants qui «restent nombreux même si la tendance est à une centration du secteur autour des grands noms de l'énergie, notamment d'EDF et de GDF Suez».

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