Les Jeux olympiques de Sotchi qui s'achèvent ce dimanche 23 février n'ont pas fait travailler seulement des entreprises russes et autrichiennes. Plusieurs PME tricolores ont, en effet, participé aux chantiers d'aménagement des onze sites russes. Découverte de leur expertise.

A quelques jours de la clôture des Jeux olympiques à Sotchi, en Russie, les sportifs français ne sont les seuls à avoir empoché des médailles. Nos entreprises françaises, spécialistes dans les travaux d'aménagement d'équipements sportifs et de montagne, ont remporté dès 2011 des marchés de grande envergure pour la réalisation des onze sites olympiques. Le marché du plan "Caucase" était de taille : le montant total des investissements a avoisiné officiellement les 36 milliards d'euros.

 

 

En effet, force est de constater, sept ans après l'obtention des JO, que seules quelques entreprises tricolores sont sorties du lot dans ce marché complètement "noyauté" par les Russes et les Autrichiens. Un exemple ? Ce ne sont pas moins de 40 entreprises autrichiennes qui ont travaillé globalement pour Olympstroy, le comité organisateur, au premier rang desquelles l'entreprise de BTP Strabag (Ndlr : première du pays en chiffre d'affaire, fondée en 1848), à qui ont été confiées à la fois la construction de l'aéroport et celle du village olympique, soit au total 300 millions d'euros de contrats.

 

Sotchi 2014. Winter Games.
Sotchi 2014. Winter Games. © Sotchi 2014. Winter Games.
"Copier le modèle français à Rosa-Khutor"
"Dans ce projet démesuré, il faut savoir que quelques entreprises françaises ont été sollicitées par les Russes en amont de l'obtention des JO en 2007, nous indique Luc Tardif, membre du CNOSF, chef de mission Sotchi, par ailleurs président de la Fédération française de Hockey-sur-Glace (FFHG) et directeur commercial de Quille Construction, filiale de Bouygues Construction.En tant qu'habitué de Courchevel, le président russe Vladimir Poutine a souhaité copier le modèle français avec son plan Neige, qui a permis d'implanter des stations de la vallée de la Tarentaise comme La Plagne ou les Arcs." Au final, le Cluster-Montagne (Ndlr : organisme chargé de la promotion des acteurs français de l'aménagement de la montagne) estime entre 250 et 500 millions d'euros le chiffre d'affaire réalisé par les sociétés françaises à Sotchi.

 

Quand le Made in France s'exporte
Côté entreprises françaises, Poma, basée à Grenoble, a ainsi construit seize remontées mécaniques dans les stations autour de Krasnaya -Polyana pour un montant total de 100 millions d'euros.
A son tour, la Compagnie des Alpes, filiale de la caisse des dépôts et consignation, s'occupe à hauteur de 500.000 euros par an de la gestion du domaine skiable de Rosa-Khutor, où se déroulent à l'heure actuelle les épreuves de ski alpin. "Nous avons signé, en effet, en 2010 un contrat d'assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO) avec la nouvelle station de Rosa-Khutor implantée dès octobre 2011, nous explique un porte-parole de la Compagnie des Alpes. Il s'agit uniquement d'une mission d'expertise et en aucun cas cela concerne de l'investissement immobilier à la montagne."
Par ailleurs, dans la foulée des JO, la société va s'associer au développement de plusieurs stations dans le Caucase, dont celle officiellement d'Arkhyz où Poma et MND, spécialiste de l'aménagement en montagne et de la mobilité ont également vendu des équipements.

 

L'expertise de Siteco, filiale française d'Osram, spécialiste en matière de solutions d'éclairage des complexes sportifs a été aussi retenue par le comité d'organisation. "Ce sont les projecteurs de la gamme Sicompact qui sont utilisés pour éclairer les patinoires 'Iceberg Arena' et 'l'Adler Arena' ainsi que la piste de ski de Rosa-Khutor, confirme l'entreprise Siteco. L'Iceberg Arena, a, par exemple, été équipée de près de 370 projecteurs Siteco. De plus, 800 projecteurs Siteco SiCOMPACT R3 Maxi ont été déployés sur les sites de ski alpin pour éviter les réflexions sur la neige. "

 

 

Enfin, l'ascensoriste drômois Sodimas, basé à Pont-de-l'Isère a décroché en 2011 un contrat de sept millions d'euros auprès de Transkomstroy, le gestionnaire de la construction des sites sportifs et résidentiels des JO. La PME française a misé sur sa filiale russe (90 salariés) installée depuis 1993 à Moscou pour livrer 175 appareils sur un marché total de 300, qui équipent pour la plupart des hôtels.

 

D'ores et déjà, les entreprises françaises "victorieuses" à Sotchi s'organisent déjà en prévision des JO d'hiver de 2018, à Pyeongchang, en Corée du Sud, voire de ceux de 2022, avec notamment les candidatures d'Almaty, (Kazakhstan), Cracovie (Pologne), ou de Pékin (Chine).

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