Batiactu : Vous ne parlerez donc pas de geste architectural ?
Gaëlle Péneau : En fait, oui je vais l'évoquer pour introduire la conférence en parlant de cette exposition que nous avons réalisée en 2013 et qui nous avons emmenée jusqu'en Colombie. Cette exposition présentait une dizaine de projets de l'agence GPAA. Pour la scénographie, nous avons exploré la question du motif en architecture. Cet événement s'intitulait "Du projet au motif, qu'est-ce qui se trame ?". Il y est en quelque sorte question de couture et donc de féminité peut-être.
L'idée, pour cette scénographie, était de récolter tous les motifs que nous utilisons dans nos projets d'architecture. Quand je parle de motifs, je veux dire une perforation particulière d'un panneau d'aluminium avec un décor ou de la perforation d'un bardage bois pour travailler une certaine acoustique d'une salle de théâtre ou d'une mise en œuvre particulière de brique ou d'un bardage à rayure coloré, etc… J'ai rassemblé tous ces motifs dans un patchwork en les triant et les classant par thème et ensuite je l'ai fait imprimer sur 300 mètres linéaires de soie naturelle. Nous avons ensuite suspendu cette soie dans l'espace de l'exposition et chaque projet avait son cartel rappelant le motif qu'il y avait sur la soie.
Ce que j'ai beaucoup aimé dans cette scénographie c'est le contrepoint entre ce métier, qui est un métier difficile, rude, le casque sur la tête, les pieds dans les bottes, parfois dans la boue, avec des courants d'air, avec cette soie, légère. J'ai trouvé ce contraste intéressant.
