Après douze heures de débats et 315 amendements déposés, le conseil régional d'Île-de-France a voté dans la nuit du vendredi 18 octobre, à une large majorité, le nouveau Schéma directeur régional de la région francilienne (Sdrif). Un vote qui a notamment suscité de nombreuses réactions. Eclairage.

Le texte du nouveau Schéma directeur d'Ile-de-France a été adopté, vendredi 18 octobre dans la nuit à une large majorité: les groupes PSR et App, EELV, PRG-MUP et FDG (communistes) ont voté pour, l'UDI et l'UMP et FDGA-PGA (mélenchonistes) ont voté contre.

 

"Même si le débat était long, frustrant, pénible, là désormais, la région Ile-de-France dispose d'un socle de procédures vraiment costaud", nous signale, à l'issue du vote, Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Ile-de-France. Avec ce nouveau document, c'est l'avenir de l'Ile-de-France qui se dessine d'ici à 2030."

 

Feuille de route de 700 pages
Ce nouveau Schéma directeur voté en octobre 2012 par le conseil régional, a fait, en effet, l'objet d'une enquête publique au cours du printemps 2013 et a reçu un avis favorable, à l'unanimité, de la commission d'enquête publique. "Il a également reçu un avis positif de la plupart des départements (à l'exception du Val d'Oise, des Yvelines et des Hauts-de-Seine), du Medef, des chambres consulaires et d'agriculture et du Conseil économique, social et environnemental de la région", ont expliqué Jean-Paul Huchon et Alain Amédro, vice-président, chargé de l'aménagement du territoire.

 

Ce document, qui compte 700 pages définit finalement les grands projets pour la région d'ici à 2030 et donne une vision de ce que sera la région d'ici vingt-cinq ans sur le plan des logements, des services, des déplacements, activités, loisirs, espaces naturels, rappelle Alain Amédro, vice-président du Conseil régional d'Ile-de-France. Cette nouvelle feuille de route administrative et juridique de 700 pages, résulte de dix ans de travail des équipes de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France (IAU) et des services de la Région. "Il rééquilibrera le territoire, historiquement fracturé entre l'est et l'ouest, tant en termes de logement que d'emploi, avec l'idée de rapprocher domicile et travail, de développer les transports en commun pour fluidifier les déplacements et si possible réduire l'utilisation de la voiture" , poursuit l'élu écologiste, Alain Amédro.

 

Vers l'objectif de construction de 70.000 logements par an
Des objectifs, parfois "irréalistes" aux yeux de l'opposition (UMP, UDI, FdG-PGA), ont été inscrits : la création de 28.000 emplois par an, reposant sur une prévision de croissance de 2,5% en moyenne; l'objectif de construction de 70.000 logements par an, dont 30% de logements sociaux alors que seulement 35.000 sortent de terre actuellement.

 

Toutefois, la région compte s'appuyer sur la réindustrialisation de certains territoires qui sont notamment les cités Plaine de France, Seine Aval ou encore Seine Amont, l'implantation de grands centres commerciaux, le développement de 20.000 à 30. 000 nouvelles chambres d'hôtels, ou encore la densification de pôle tertiaires, si possible à l'Est (Val-de-Fontenay, Noisy-le-Grand) ou au Nord (Saint-Denis).

 

Au final, moins d'étalement pour permettre de protéger les espaces agricoles, en instaurant des limites urbaines intangibles. "Pour la première de son histoire, la région Ile-de-France est en effet passée sous la barre symbolique des 50% de sa surface en terres agricoles", a confirmé Jean-Paul Huchon.

 

Actuellement, 1.700 hectares de terres agricoles sont urbanisées chaque année. Avec le nouveau Sdrif, cette "consommation" sera limitée à 1.300 ha. A cet égard, deux dossiers "musclés" ont été tranchés: le plateau de Saclay (Essonne) où plus de 2.300 ha boisés et agricoles ont été sanctuarisés à côté du pôle universitaire et de recherche. "Et le triangle de Gonesse (Val-d'Oise), où le Sdrif permettra d'urbaniser 300 des 700 ha, où Immochan souhaiterait implanter le pharaonique projet EuropaCity de centre de loisirs et de commerces", nous précise un porte-parole la Région.

 

 

"Pas faire la même histoire de Gaston Lagaffe et Monsieur De Mesmaeker…"
Dernière étape pour le projet : il devra être approuvé par le Conseil d'Etat avant le 31 décembre 2013. Et à Jean-Paul Huchon de conclure : "On ne peut pas s'y tromper. C'est un vote historique pour une région comme la nôtre. Je peux vous le garantir : on ne fera pas la même histoire de Gaston Lagaffe et Monsieur De Mesmaeker qui essaient en permanence de signer un contrat et qui n'arrivent jamais à le signer. Avec le Sdrif, pendant dix ans, on en était là. Aujourd'hui, il peut être conclu. Nous avons bon espoir que le Schéma soit approuvé avant la fin de l'année."

 

Découvrez dès la page 2, les réactions à l'issue du vote du Sdrif, vendredi 18 octobre 2013.

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