L'Unicem a interpellé l'Etat pour le sensibiliser à la chute "dramatique" de l'activité et au "trou noir" attendu pour l'année prochaine. La filière des matériaux minéraux de construction s'attend à une baisse de son activité de l'ordre de -5 % en 2015.

L'année 2014 n'est pas bonne pour l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem), mais 2015 ne sera pas meilleure. La fédération professionnelle s'attend à une chute de ses marchés, de l'ordre de -5 %, impactés par une dégradation "dramatique" de l'activité au second semestre.

 

Didier Riou, le président de l'Unicem, a précisé que, malgré un début d'année "en fanfare" (+7,1 % au premier trimestre), les volumes livrés avaient plongé par la suite, de -5,5 % au second trimestre et de -10,1 % au troisième. Les prix, de leur côté, ont également marqué le pas, avec une baisse de -3,9 % sur les dix premiers mois de 2014.

Un trou noir qui risque de faire des "victimes"

D'ores et déjà, pour 2015, le président de l'Unicem anticipe un "trou conjoncturel" dans la première moitié de l'année qui s'annonce "très négative". La baisse anticipée est de l'ordre de -5 % pour les granulats et de -3 % pour le béton prêt à l'emploi. "Nous avons atteint un point de rupture aussi bien pour la filière que pour la France", a notamment déclaré Didier Riou. Selon lui, le trou d'air du début de 2015 risquerait même de "déglinguer les indicateurs nationaux". Les 3.500 entreprises du secteur des matériaux minéraux de construction pourraient avoir du mal à préserver leur outil de production et les emplois en 2015.

 

Face à ce message alarmiste, l'Unicem a appelé le gouvernement à prendre "des mesures d'urgence". "Si on ne passe pas le trou du dernier semestre 2014 et le premier de l'année prochaine, il y aura des victimes", a assuré son président. Parmi les solutions envisagées, la fédération professionnelle préconise une relance de la construction par "le déblocage des logements gelés depuis les élections municipales de mars", ou encore "un bonus pour les collectivités qui investiront, en 2015, à la fois dans les travaux publics et le bâtiment, grâce à une exonération de TVA sur les investissements supplémentaires non prévus au budget et réalisés en 2015".

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