Pour devenir réalité, la future Métropole du Grand Paris, regroupant 6,7 millions d'habitants, doit encore surmonter de gros obstacles. Le Grand Paris a-t-il un avenir? Les incertitudes demeurent nombreuses, les intérêts divergent et les objectifs sont immenses. "Les projets doivent maintenant sortir de terre", a asséné le 13 octobre dernier Manuel Valls. Mais dans quel contexte ?

"Nous entrons dans une période de préfiguration [2014-2015]. Des décrets et des ordonnances doivent être pris pour éclaircir de nombreux points sur lesquels la loi est floue, imprécise ou mal ficelée", signalait ces mois-ci le géographe Gérard Lacoste, directeur général adjoint de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) d'Île-de-France lors de la présentation du nouveau Schéma directeur de la région Ile-de-France.

 

Comprendre le Grand Paris, ce n'est pas chose facile. L'ensemble des acteurs et notamment les élus territoriaux en parlent régulièrement, et les groupes de BTP, architectes et les promoteurs immobiliers n'hésitent pas à se servir de la marque.

 

Initié en 2007 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le projet du Grand Paris a clairement pour ambition de transformer l'agglomération parisienne en une grande métropole du XXIème siècle, à même d'assurer son rang dans la compétition des mégalopoles internationales. "Le projet passe par l'amélioration du cadre de vie des habitants, la correction des inégalités territoriales et la construction d'une ville durable", nous expliquait Pierre Veltz, chercheur en sciences humaines et ingénieur français et président directeur général de l'Etablissement Paris Saclay au cours d'une visite du territoire Paris Saclay.

Faire décoller la croissance économique de ce grand ensemble régional

Paris fait aujourd'hui face à un double défi : en tant que capitale inscrite dans l'économie mondialisée, rivalisant avec des métropoles comme New-York, Londres ou Tokyo, elle doit asseoir son statut de "ville-monde". Pour ce faire, elle doit répondre aux engagements du protocole de Kyoto, tout en construisant des logements et en améliorant son offre de transports, entre la banlieue et le centre, et de banlieue à banlieue, s'accordent à dire, acteurs, experts, architectes et aménageurs. En parallèle de cette ambition internationale, elle doit veiller à préserver son histoire et son patrimoine, deux atouts majeurs de Paris. L'objectif du projet est effectivement clair : faire décoller la croissance économique de ce grand ensemble régional qui tire l'économie du Paris.

 

D'ailleurs, à la sortie du Conseil interministériel du octobre dernier, le Premier ministre Manuel Valls a insisté : "Le Nouveau Grand Paris, c'est l'ambition d'une région capitale plus forte et plus solidaire, qui puisse continuer à jouer demain son rôle de locomotive économique du pays."

"Un enjeu pour l'emploi : 15.000 emplois induits chaque année par les travaux"

C'est aussi un enjeu de solidarité au sein de la région, par le désenclavement des territoires les plus pauvres de l'Île-de-France, qui ont besoin d'un accès facilité aux zones d'emploi, a encore martelé le Premier ministre. C'est aussi un enjeu en termes d'emploi, avec environ 15.000 emplois induits chaque année par les travaux, puis plus encore, une fois les projets mis en service, grâce à une meilleure efficacité du système métropolitain qui bénéficiera à toutes les entreprises.

 


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