Dans le cadre de leur projet de fusion, Lafarge et Holcim ont désigné Eric Olsen, 51 ans, comme futur directeur général du groupe constitué par les deux géants du ciment. C'est Bruno Lafont, le p-dg de Lafarge, initialement pressenti pour le poste, qui a proposé la nomination de son directeur général adjoint Opérations.

Les choses se précisent chez Lafarge et Holcim. Les conseils d'administration des deux groupes cimentiers se sont réunis séparément ce mercredi 8 avril 2015, afin de désigner leur futur directeur général commun. Sur proposition de Bruno Lafont, le président-directeur général de Lafarge, ils ont approuvé la nomination d'Eric Olsen, actuel directeur général adjoint Opérations dans le même groupe. Il devra maintenant attendre la finalisation du projet de fusion avant de prendre ses fonctions.

 

 

Le poste de directeur général avait initialement été promis à Bruno Lafont lui-même, mais le conseil d'administration d'Holcim avait finalement changé d'avis au début de l'année. Après renégociation de l'accord de fusion, Bruno Lafont s'était vu proposer le poste de co-président du conseil d'administration du futur groupe et le droit de soumettre un candidat à la direction générale. Commentant la nomination de son poulain, le p-dg de Lafarge déclare : "Le choix d'Eric Olsen s'est imposé en tant que futur CEO de LafargeHolcim tant en raison de ses qualités personnelles que de son parcours professionnel. C'est un homme qui a une connaissance approfondie de nos métiers, de ses clients et de ses marchés". Vantant son énergie, sa détermination et ses qualités de leader apte à fédérer les équipes, Bruno Lafont poursuit : "J'ai toute confiance en sa capacité à réaliser les synergies annoncées et assurer le développement et le succès de LafargeHolcim".

Une fusion avortée malgré tout ?

Appuyant la décision, Wolfgang Reitzle, l'autre futur co-président du groupe, indique : "J'approuve totalement le choix d'Eric Olsen (…) il est le meilleur choix pour diriger la future entreprise combinée que ce soit pour le bénéfice des employés, des actionnaires ou des clients". Le tout nouveau directeur général du groupe à naître, avait rejoint Lafarge en 1999. Directeur général adjoint Opérations, il avait la responsabilité d'un grand nombre de pays, dont la France, les Etats-Unis, le Brésil et l'Egypte. Entré dans le Comité exécutif en 2007, il a notamment été directeur général adjoint Organisation & Ressources humaines du groupe. Ses missions ont consisté à intégrer Orascom, une entreprise égyptienne majeure, possédant des opérations en Afrique, Moyen-Orient et Asie, puis à conduire la réorganisation de tout le groupe Lafarge par pays et segment de marché.

 

 

Si les deux conseils d'administration semblent convaincus par les nouveaux arrangements, certains actionnaires d'Holcim semblent de plus en plus réticents à ce rapprochement. La société russe Eurocement, qui possède 10,8 % du cimentier suisse, prévoit notamment de voter contre la fusion lors de l'assemblée générale extraordinaire du 8 mai prochain. D'autres actionnaires ont lancé un site Internet "Pro Holcim" invitant également à s'opposer à la fusion avec Lafarge. Pour que l'opération se concrétise, une majorité des deux-tiers est nécessaire. Certains analystes estiment que les chances sont désormais de une sur deux que la fusion échoue. Une perspective inquiétante pour les marchés financiers qui ont accueilli avec soulagement la nomination d'Eric Olsen en faisant remonter les cours des actions Holcim et Lafarge de plus de 2,5 %.

actionclactionfp