Batiactu : A ce jour, quelque 50.000 Eco-PTZ ont été contractés. Cela vous satisfait-il ?
Ph. van de Maele : Oui, surtout que le niveau d'investissement constaté n'est pas le minimum. On pouvait penser que les gens n'iraient pas sur les plus gros bouquets, mais le prêt moyen affichent des montants de 17-18.000 €. Cela signifie qu'au départ, les propriétaires s'engagent sur des démarches assez globales. Et les professionnels l'ont bien compris, en préconisant des solutions adaptées. L'enjeu, c'est vraiment la globalité.

 

Batiactu : Qu'attendez-vous du sommet de Copenhague qui se tiendra en décembre prochain ? Quel est votre position par rapport aux comportements de pays comme la Chine ou l'Inde ?
Ph. van de Maele : Tout d'abord, il y aura énormément d'enjeux à Copenhague. Le premier, c'est que les pays les plus pollueurs s'engagent vraiment. L'Europe l'a fait. Le Japon, les Etats-Unis et les autres pays riches doivent aussi s'engager, c'est en tout cas la volonté de Barack Obama. Le second gros enjeu de Copenhague, c'est le souhait que les pays riches participent au développement des pays « pauvres ». Il y a la partie « financière », la plus facile à mettre en place, mais cela repose surtout sur un véritable changement de comportement à opérer. Ce qui sera moins aisé.
Quant à la Chine et l'Inde, qui seront présents bien sûr, ils font en effet partie des plus gros émetteurs de Co2. Avec ses 1.3 milliard d'habitants, la Chine reste très mobilisée sur l'énergie dont la consommation ne cesse d'augmenter. Il s'agit d'un vrai problème dans ce pays. Leur discours, c'est : « On a besoin d'une croissance en énergie, ne serait-ce que pour augmenter le niveau de vie moyen de nos concitoyens »…

 

Batiactu : Les pays en voie de développement vont devoir opérer une vraie métamorphose. Quand cela sera-t-il visible dans les faits ?
Ph. van de Maele : Cela mettra 10 ans, voire 20 ans ! La notion du temps est primordiale. On ne change pas de comportement du jour au lendemain ! Et c'est la même chose en France, mais on a déjà des objectifs à 2020, rappelons-le. Avant d'éduquer et sensibiliser les différentes filières du monde du bâtiment, et d'arriver à avoir une démarche globale vis-à-vis du client, cela demandera quelques changements de mentalité, mais le pays s'est engagé dans cette voie. Là encore, la formation est la clé de voûte de cet engagement.

 

Batiactu : Comment cela s'est-il ou va-t-il s'organiser dans la filière bâtiment et quels seront les besoins en formation ?
Ph. van de Maele : Les jeunes vont s'y mettre plus facilement, c'est sûr, car ils sont plus sensibles aux problématiques de développement durable. Les personnes âgées y sont sensibles pour leurs petits-enfants. Les femmes le sont de manière générale. En revanche, les hommes de 35-49 ans le sont beaucoup moins et cela demandera plus de temps pour les « convertir ».
Côté formation, l'Ademe travaille avec les Maisons de l'Emploi, pour pouvoir réunir l'ensemble des partenaires de la formation conjointement sur une vision des besoins de formation sur un bassin d'emplois donné, comme, par exemple, en région Lorraine ou en Pays Basque. L'idée est d'arriver à définir les besoins de formation dans le bâtiment et de les adapter aux entreprises. C'est un vrai travail de partenariat, une notion qui plaît bien à l'Ademe, pour que tous les acteurs de la formation s'organisent pour répondre aux 120.000 (d'ici 2012) à 400.000 emplois nécessaires pour mener à bien le programme de rénovation du bâtiment en France. L'Ademe, qui est le bras armé du Grenelle de l'environnement, est là pour pouvoir déployer sur l'ensemble du territoire l'ensemble des engagements du Grenelle en matière de bâtiment.

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