Ce décret simplifierait grandement les démarches pour la géothermie, tout comme la refonte annoncée du Code minier. Pour l'heure, les forages d'une profondeur supérieure à 100 mètres sont soumis à autorisation, ce qui rallonge énormément les délais et décourage d'éventuels opérateurs. Les professionnels demandent que la profondeur soit portée à 200 mètres ou, idéalement, que la limite de profondeur soit remplacée par la fixation d'une température de ressource à 20 °C permettant d'aller la chercher aussi profond que nécessaire (en moyenne 300 mètres).

 

La filière, qui a été la dernière à se structurer parmi les énergies renouvelables, demande également d'autres mécanismes de soutien. Notamment la mise en place d'une garantie du risque géothermique mutualisée et administrée par la SAF Environnement, qui autoriserait des explorations plus faciles et diminuerait le risque financier de telles opérations. L'Afpg demande également que le tarif d'achat dans les départements d'outre-mer soit analogue à celui de la métropole, car les îles comme la Guadeloupe, la Martinique ou la Réunion bénéficient de gisements de chaleur d'origine volcaniques très prometteurs. Pour preuve, le projet "Bouillante 3" qui porterait la puissance de la centrale géothermique guadeloupéenne à 25 ou 30 MW, contre 16 MW actuellement.

 

Pour l'heure, le nombre d'installations ne serait pas suffisant pour atteindre les objectifs fixés pour l'année 2020 : au rythme actuel, le parc représenterait 4.000 MW au lieu des 6.500 MW prévus par la feuille de route. L'Afpg réclame également qu'un vrai travail soit fait pour que la géothermie soit reconnue dans le moteur de calcul de la RT 2012, qui aurait été pensé principalement pour assurer la transition chauffage électrique vers chauffage au gaz. Reste que le soutien gouvernemental a été réaffirmé par Delphine Batho, qui a confirmé la pérennisation au-delà de 2013 du Fonds Chaleur. La ministre a même déclaré aux professionnels réunis en colloque qu'elle allait "étudier les conditions de la montée en puissance de cet outil dans le cadre de la transition énergétique". De quoi remettre un peu de baume au cœur à la filière.

actioncl