Une enquête nationale sur la construction bois révèle que ce matériau est désormais bien représenté et durablement installé dans la construction française. Le secteur, fortement régionalisé, représentait en 2012, un chiffre d'affaire de 2,2 Mrds € et près de 31.000 emplois.

Contrairement à celle du conte des Trois petits cochons, la maison en bois résiste bien quand souffle la crise. La deuxième enquête nationale sur la construction bois*, lancée par France Bois Forêt et le Codifab (en partenariat avec la FFB-Charpente Menuiserie Parquets, Afcobois et France Bois Région), révèle, en effet, que si le marché des maisons individuelles s'est fortement replié entre 2011 et 2012 (-14 %), les maisons construites en bois ont comparativement moins baissé (-9 %). "Ce mode constructif représente désormais 12 % de parts de marché alors que ce chiffre n'était que de 2,5 % il y a 15 ans ", explique Eric Toppan, coordinateur de l'Observatoire économique de France Bois Forêt.

 

Construction neuve en individuel diffus
La part de marché, représentative en maison individuelle en secteur diffus, est légèrement moindre dans l'individuel groupé (10,7 %) et nettement inférieure dans le collectif (4,9 %). Les systèmes constructifs principalement employés sont l'ossature bois, dans 73 % des cas, et les poteaux-poutres bois (16 %). Les autres solutions techniques restent marginales, notamment le bois massif empilé ou les panneaux massifs contrecollés ou contrecloués (5 % chacun). Les bois utilisés, certifiés "gestion durable" dans l'immense majorité des cas (83,7 % PEFC ; 8,3 % FSC ; 8 % non certifiés), proviennent de scieries françaises (39 %) ou de scieries étrangères (Allemagne, Autriche et Finlande) dans 25 % des cas. Et les entreprises interrogées déclarent souhaiter utiliser davantage de bois français pour leurs projets de construction dans les années à venir.
Si l'enquête révèle un léger repli du marché de l'extension-surélévation (passé de 19,8 % à 18 % de parts de marché), les industriels du secteur restent confiants : "Le potentiel est là et les enjeux sont clairement identifiés ", estime Eric Toppan. Si le bois est désormais bien établi dans la construction de maisons individuelles (groupées ou non), et dans celle de bâtiments agricoles (24 % de parts de marché), un effort reste à fournir pour le logement collectif (4,9 %) et les bâtiments tertiaires publics et privés (9,7 %). "La filière bois doit produire un gros travail en direction des bailleurs sociaux et des maîtres d'ouvrage, d'autant que les solutions techniques ont beaucoup progressé et mettent désormais les bâtiments d'envergure à la portée des offres bois ", conclut le coordinateur de l'Observatoire économique. Soulignons que la filière a été identifiée comme une filière d'avenir par le Président de la République, le 12 septembre dernier.

 

*Enquête réalisée d'avril à juillet 2013 auprès de 891 entreprises.

 

G.N

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