La baisse des mises en chantier et le contexte difficile des travaux publics ont conduit l'activité des industriels du ciment à un fort recul de près de 4% en 2013. Les prévisions pour 2014 ne s'annoncent pas meilleures, mais certaines perspectives environnementales pourraient apporter une note positive. Explications.

Après une année 2013 morose, en baisse de 3.8% (19.2 millions de tonnes), le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) table sur une "contraction supplémentaire de la consommation de ciment en France en 2014 de l'ordre de 2.5%", a indiqué, ce vendredi, le président de l'organisation, Jean-Yves Le Dreff. Cela représenterait un marché autour de 18.7 millions de tonnes. Soit le niveau de 1985…

 

Cette nouvelle baisse anticipée s'explique notamment par un contexte difficile dans les secteurs du logement et des TP, deux des trois principaux débouchés de l'industrie cimentière avec le non résidentiel. En effet, 2013 s'est achevée sur un nombre de logements construits d'environ 330.000, soit un chiffre loin de l'objectif des 500.000 voulu par le Président de la République. De son côté, la Fédération nationale des travaux publics fait part d'un manque de visibilité sur les grands chantiers au-delà de 2015, ceux des LGV touchant à leur fin, l'activité de 2014 risque donc d'être sensiblement impactée. Et c'est sans compter la baisse des dotations aux collectivités, liée, entre autres, au report de l'écotaxe.

 

Construire plus et payer moins cher l'électricité
Le Syndicat a ainsi affirmé son soutien au dispositif Objectifs 500.000, qui prévoit la construction de 500.000 logements par an. "C'est fondamental pour notre industrie", s'est écrié, selon l'AFP, Jean-Yves Le Dreff, qui a chiffré la construction supplémentaire de 200.000 logements à 4 millions de tonnes de ciment. L'occasion aussi d'interpeler la nouvelle ministre en charge du Logement sur cette problématique… Mais le SFIC a soulevé une autre inquiétude, liée, celle-ci, à l'augmentation des prix de l'énergie électrique et à l'éventuelle remise en cause du plafond de la Contribution au service public de l'électricité (CSPE). En augmentant le prix de l'électricité de 8 centimes d'euros/kWh, cela coûterait 20 M€ à l'industrie cimentière, avance le syndicat. Quant au déplafonnement de la CSPE, l'impact serait de 40 M€. Ce surcoût total de 60 M€ représenterait "entre 15 et 20% de dégradations des marges opérationnelles pour notre industrie", a regretté le président du SFIC.

 

Cependant, l'année 2014 ne sera pas complètement noire, puisque les industriels du secteur veulent se fixer des objectifs en matière d'environnement, et passer, par exemple, de 30 à 50% de combustibles issus de la valorisation pour leur production.

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