L'architecte du MuCEM a été mis en examen mardi soir. Placé sous contrôle judiciaire, il est accusé de recours au travail dissimulé et infractions au code de l'urbanisme sur le chantier de sa maison en construction sur la presqu'île de Cassis. L'architecte se dit "effondré".

Soupçonné, en avril dernier, dans une affaire de travail clandestin et de fraude aux cotisations sociales et fiscales qui impliquait le gérant d'une entreprise de bâtiment ayant déposé le bilan en 2009 - aujourd'hui mis en examen et incarcéré -, Rudy Ricciotti vient d'être mis à son tour en examen pour recours au travail dissimulé par une juge d'instruction de Toulon.

 

"Une carrière ruinée"
"Ça me tombe sur la tête, je ne suis pas préparé à ça. Je trouve ça irrationnel et démesuré. C'est en train de ruiner ma carrière", s'est exclamé l'architecte français, au micro de l'AFP. Il est en effet inquiété pour des infractions concernant le chantier de sa propre maison située sur la presqu'île de Cassis (Bouches-du-Rhône), pour laquelle il aurait fait appel à un entrepreneur qui emploie des ouvriers non déclarés et pour certains sans papier, précise l'AFP.

 

Agissement "par vanité"
A quelques semaines de l'ouverture du musée marseillais du MuCEM, l'architecte se dit "effondré" par ces accusations. Toutefois, il reconnaît avoir donné à chacun des ouvriers - dont il dit ignorer qu'ils étaient employés au noir - une "gratification" sous forme de pourboire. Concernant les accusations d'infractions au code de l'urbanisme, Rudy Ricciotti dit avoir agi "par vanité" alors qu'il avait fait détruire sans autorisation un pigeonnier des années 1970 ou encore en remplaçant une porte de garage par des fenêtres.

 

Selon le quotidien La Provence, qui a révélé l'affaire, Rudy Ricciotti a nié en bloc, assurant qu'il ignorait que ces ouvriers n'étaient pas déclarés. Mais pour le parquet de Toulon, comme pour la juge d'instruction, l'architecte ne pouvait pas ignorer la situation de ces maçons étrangers. Tout comme il se devait de connaître, en tant que professionnel, la réglementation du code de l'urbanisme, qui exige un permis de construire dès lors qu'il y a agrandissement. Sous contrôle judiciaire, il est soumis à un cautionnement de 80.000 euros, qui devront être payés à la justice en quatre versements mensuels, souligne le quotidien provençal.

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