Le britannique Kingfisher, spécialiste des magasins de bricolage qui détient notamment Castorama et Brico Dépôt en France, a vu son chiffre d'affaires et son bénéfice net augmenter. Mais ce n'est pas grâce à ses activités en France.

Les actionnaires de Kingfisher sont heureux, ils bénéficieront des bons résultats du groupe d'enseignes de bricolage engrangés en 2013-2014. Le chiffre d'affaires a progressé de +5,2 %, s'établissant à 13,36 Mrds €, faisant bondir son bénéfice net à près de 850 M€ (+25,9 %). "Le premier trimestre a été particulièrement défavorable, mais le reste de l'année a connu une évolution plus encourageante, sauf en France où la conjoncture économique est restée obstinément morose", commente le groupe britannique. Pourtant, tout n'a pas été noir dans l'Hexagone : Kingfisher a enregistré un gain exceptionnel de plus de 157 M€ grâce "au règlement du contentieux fiscal lié à la déconsolidation de Kesa en France", indique-t-il.

 

La France, le plus important des marchés
"La conjoncture économique a été généralement difficile en Europe pour la majorité de l'année, notamment en France, le plus important de nos marchés", a déclaré Ian Cheshire, le directeur général du groupe. Car Kingfisher détient plusieurs enseignes dans le pays, Castorama et Brico Dépôt. Au mois de février dernier, le dirigeant annonçait qu'il serait prêt à ouvrir une cinquantaine de nouveaux magasins en France, soit entre 300 et 400 M€ d'investissements et 3.000 à 4.000 emplois créés, si le gouvernement mettait en place des mesures améliorant l'attractivité et la compétitivité du pays.

 

Spécifiquement, le chiffre d'affaires réalisé en France n'a que légèrement progressé (+0,8 % mais -1,2 % à surface comparable), à 5,31 Mrds €, "sur des marchés affectés par la faiblesse de la confiance des ménages". Pour ses deux activités (Castorama et Brico Dépôt), sept nouveaux magasins ont été ouverts et quatre rénovés, soit une augmentation de la surface de vente de +4 %. "Le groupe a maintenu une politique rigoureuse de maîtrise des coûts, avec une diminution des rémunérations variables", explique le communiqué. Pour Castorama le chiffre d'affaires total a progressé (+2,3 %) à 2,96 Mrds € dans un marché en baisse de -1 %. L'enseigne dit avoir bénéficié de sa campagne "Do-it-smart" destinée à faciliter les projets d'aménagement. De son côté, Brico Dépôt a vu ses ventes décliner de -1 % à 2,35 Mrds €.

 

Des investissements à l'étranger
Le groupe assure aujourd'hui être "bien positionné pour tirer parti de la reprise des dépenses de consommation à mesure que les économies d'Europe renouent avec la croissance", annonçant des perspectives favorables. A l'international, Kingfisher poursuivra en 2014 sa politique de développement avec l'entrée dans deux nouveaux pays européens : le Portugal, où deux Brico Dépôt ouvriront leurs portes, et l'Allemagne, où quatre points de vente Screwfix seront inaugurés. Dans ce pays, l'entreprise a choisi de liquider sa participation de 21,2 % dans la chaîne Hornbach contre plus de 234 M€, une décision prise "à l'issue d'un examen de cet investissement stratégique". Plus loin, en Chine, le groupe entend répliquer l'expérience réussie en Turquie et recherche donc activement un partenaire stratégique pour sa chaîne B&Q.

 

En France, le groupe souhaite développer son système de distribution "omnicanal" avec un enrichissement des sites Web de Brico Dépôt et le test de l'offre "click & collect" pour Castorama. Jusqu'à présent, la distribution mêlant magasins et Internet n'était pas développée, ne représentant que 18 M€ pour Castorama.fr par exemple, soit l'équivalent d'un petit magasin. Rappelons que Kingfisher possède 105 magasins Castorama et 109 Brico Dépôt, représentant respectivement 1,11 millions et 608.000 m² de surface de vente, et près de 18.200 emplois (11.300 pour Castorama et 6.900 pour Brico Dépôt).

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