Pour une isolation de toiture par l'intérieur, la laine de verre arrive en tête (47 cas) devant la ouate de cellulose (39) et la fibre de bois (35). Polyuréthane (11) et laine de roche (8) complètent ce classement. En revanche, dans le cas d'une isolation par l'extérieur, c'est la fibre de bois qui tire son épingle du jeu, comme le soulignent les auteurs du rapport : "Le procédé dit 'sarking' sur chevrons se fait le plus souvent en complément d'un remplissage de l'espace entre chevrons. Pour ce type de mise en œuvre, le matériau dominant est la laine de bois entre les chevrons et la fibre de bois rigide sur les chevrons". Suivent des complexes fibre de bois-polyuréthane ou fibre de bois-ouate de cellulose. Quant à l'isolation des planchers hauts, elle est réalisée principalement grâce à la ouate de cellulose et grâce à la laine de verre (17 occurrences chacune). Deux matériaux suivis par le polyuréthane (11) et la fibre de bois (7).

 

 

Des polymères pour isoler le plancher bas

 

Afin de parvenir à isoler totalement une enveloppe, des travaux sur les planchers bas sont également nécessaires. Parmi les 245 occurrences observées dans le cadre de JRBBC, 156 chantiers ont fait appel à une isolation en sous-face tandis que 89 autres ont opté pour une isolation sous chape. Les deux techniques apportent des performances similaires, avec une résistance thermique moyenne de 3,55 m².K/W, toujours supérieure à l'exigence du CITE 2016 (3 m².K/W). L'étude distingue ensuite les matériaux mis en œuvre : "Les plus utilisés sont les matériaux synthétiques comme le polyuréthane (30 %) et le polystyrène (18 %), suivis par les isolants minéraux (21 %), la ouate de cellulose (14 %) et la fibre de bois (8 %). L'isolation sous chape est majoritairement réalisée avec le PU (90 %)".

 

 

Les auteurs du rapport JRBCC concluent : "Lors du passage en revue des matériaux mis en œuvre, il a été possible de constater une part importante de matériaux biosourcés, dont l'intérêt peut s'expliquer selon deux facteurs. Le premier est d'ordre financier grâce à la mise en place de subventions incitant à l'utilisation de cette famille de matériaux généralement coûteux. Une autre caractéristique réside dans les propriétés hygrothermiques de ces matériaux (perméance, hygroscopicité, déphasage thermique) qui peuvent être adaptées à certaines parois". Ils soulignent qu'en Alsace, un tiers des logements datent d'avant 1948 et sont constitués de matériaux traditionnels (pans de bois, torchis, pierres, briques) qui présentent en effet une forte sensibilité aux transferts d'humidité. A l'inverse, "les techniques de construction contemporaines ont souvent recours à des matériaux industriels aux propriétés hygriques différentes : peu perméables à la vapeur d'eau, peu capillaires". D'où l'importance du choix de l'isolant. Et ils rappellent l'importance, lors d'une rénovation thermique de l'enveloppe, de porter une attention particulière à la limitation des sources d'humidité dans la paroi, en la protégeant de la pluie, en traitant les remontées capillaires et en veillant à l'étanchéité à l'air pour maîtriser les infiltrations d'air humide.

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