À 113 jours de l'ouverture des Jeux Olympiques à Rio de Janeiro, le Brésil est englué dans une vaste affaire de corruption. Un juge de Rio vient d'ordonner au conseil municipal d'ouvrir une enquête pour savoir si des irrégularités ont été commises dans les contrats signés pour les chantiers olympiques et pour des projets comme "Maravilha", où a été construit le "Musée du Lendemain" par l'architecte Santiago Calatrava.

A 113 jours de l'ouverture des Jeux Olympiques à Rio de Janeiro, qui se tiendront du 5 au 21 août prochains, les affaires de scandales de corruption sont dans le collimateur de la justice brésilienne. Un juge de Rio vient d'ordonner au conseil municipal d'ouvrir une enquête pour savoir si des irrégularités ont été commises dans les contrats signés pour les chantiers olympiques par la mairie avec des entreprises impliquées dans le scandale de corruption Petrobras. Autre site visé par la justice : le ''Projet Maravilha'", un immense projet de rénovation de la zone portuaire où a été construit notamment le "Musée du Lendemain" par l'architecte espagnol Santiago Calatrava, a indiqué le tribunal dans un communiqué.

 

 

70% des travaux effectués auraient été réalisés par des entreprises impliquées dans le réseau de corruption Petrobras

 

Rappelons qu'un conseiller municipal avait demandé, il y a quinze jours, la création d'une commission d'enquête mais elle avait été rejetée, faute de "faits précis" sur lesquels enquêter. Toutefois, le juge, Eduardo Antonio Klausner, a rétorqué que "les faits sont au contraire très précis", pointant "les travaux effectués pour les jeux Olympiques et le 'Projet Maravilha'". D'ailleurs, une enquête du quotidien Folha da Sao Paulo, a démontré que 70% des travaux effectués auraient été réalisés par des entreprises impliquées dans le réseau de corruption Petrobras.

 

En effet, l'affaire "Lava Jato" (Ndlr : "Lavage rapide") lancée en 2014 sur la corruption au sein de Petrobras suit son cours et a déjà conduit en prison de nombreux entrepreneurs du BTP et des hommes politiques du Parti des travailleurs (PT, au pourvoir) et de la coalition gouvernementale. Encore ce mercredi 13 avril, l'ancien sénateur brésilien Gim Argello a été arrêté par la police. Cet ancien élu membre du parti centriste, est accusé d'avoir protégé plusieurs cadres de grandes sociétés lors d'une enquête parlementaire il y a deux ans, en échange de pots de vin.

 

Un contexte politique fragile, au moment où la chambre des députés se prononcera ce dimanche sur la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff dans une autre affaire, pour maquillage présumé des comptes publics…

 

"Le CIO travaille très dur pour que les délais soient respectés"

 

 

Interrogée ces jours-ci sur la crise aiguë que traverse actuellement le Brésil, Nawal El Moutawakel, présidente de la commission de coordination des JO, a signalé à l'AFP que "le Comité international olympique travaille très dur pour que les délais soient respectés, et sur ce plan nous sommes en avance dans beaucoup d'opérations, a-t-elle ajouté. Nous attendons dimanche pour voir l'issue de la situation (Ndlr : vote de la Chambre brésilienne des députés)".

 

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