DECRYPTAGE. La commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO), a dressé, le 5 juillet, une série d'appréciations positives et négatives sur les candidatures de Paris et Los Angeles aux JO de 2024. Découvrons quelles sont-elles avant le grand oral fixé le 11 juillet prochain à Lausanne.

Une mention très bien pour Paris mais peut mieux faire sur la "dispersion des sites." Dans son rapport de 182 pages, la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) a listé, le 5 juillet 2017, les points forts et faibles sur le concept et la vision de Paris et Los Angeles, candidates aux Jeux olympiques de 2024. Un document* qui tombe à pic quelques jours avant l'intervention de la délégation française et du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, prévue le 11 juillet à Lausanne (Suisse) devant la centaine de membres du CIO.

 

Rappelons que ces appréciations sont fondées après la visite des membres de la commission, du 9 au 12 mai à Los Angeles, puis du 13 au 16 mai à Paris. Dans la foulée d'une visite identique, dans la ville américaine, seule autre ville candidate, les onze membres de la Commission d'évaluation du CIO étaient rentrés dans le vif du sujet en se rendant, par exemple, à la Tour Eiffel, au futur village olympique, au Stade de France, sur le cluster du Bourget en Seine-Saint-Denis (centre des médias et cinq sites d'épreuves sportives), au Zénith à la Villette ou encore sur la Seine, au Parc des Princes et à Roland-Garros en fin de journée le 15 mai dernier.

 

Le rapport du CIO, piloté par Patrick Baumann, membre de l'instance olympique, a intégré les messages des deux candidats mais se garde bien de trancher : "Qu'elle qu'en soit la description, c'est véritablement l'histoire extraordinaire de deux grandes villes olympiques. Les deux projets diffèrent de par leur nature mais chaque ville présente une proposition parfaitement authentique qui reflète le meilleur de ce que chacune a à offrir." Les deux villes proposent, en effet, d'organiser les JO à des dates différentes en 2024: du 19 juillet au 4 août pour Los Angeles et du 2 au 18 août pour Paris.

 

Le document du CIO affirme avant tout que Paris, ville hôte des JO en 1900 et 1924, "a tout ce qu'il faut pour organiser des Jeux remarquables." "Outre, la passion pour le sport, et les sports olympiques en particulier, qui anime tout le pays, Paris s'appuie sur un mouvement sportif profondément enraciné, une grande expérience en matière d'organisation de compétitions dans tous les sports olympiques et des décennies d'expérience en tant que destination touristique parmi les plus prisées du monde", ajoute-t-il. Selon la commission, Paris, reflète également le "désir de se servir des Jeux comme d'un catalyseur pour accroître la pratique sportive".

 

De plus, la commission d'évaluation, souligne qu'"il n'est pas surprenant que Paris-2024 ait façonné son concept autour de lieux formant une toile de fond époustouflante comme la Seine, le Louvre, la cathédrale Notre-Dame ou le musée d'Orsay."

 

JO Paris 2024 : la journée olympique fêtée à Paris le 23 juin 2017
JO Paris 2024 : la journée olympique fêtée à Paris le 23 juin 2017 © S.C. Batiactu

"La dispersion des sites à Paris", pointée par le rapport du CIO

 

En revanche, le rapport du CIO, pointe une inquiétude sur la "dispersion des sites", estimant que "l'ambiance olympique dans le Grand Paris serait difficile à créer".

 

Interrogé par Batiactu, le 6 juillet 2017, le comité de Paris 2024 répond que "le dossier parisien se distingue par une compacité exceptionnelle : 22 sports dans un rayon de 10km. Par ailleurs, Paris proposera la plus grande zone de célébration de l'histoire des Jeux, du Trocadéro à la Villette tout le long de la Seine. La ville deviendra un véritable Parc Olympique pour que la célébration soit inoubliable et populaire, au cœur de Paris." Concernant le Grand Paris, le comité de Paris 2024 nous souligne que "la proximité du Village par rapport au centre aquatique et au Stade de France a été saluée par la Commission du CIO et constitue un avantage pour notre candidature."

 

Quant à la question de la sécurité, enjeu majeur, les forces de sécurité françaises sont "extrêmement efficaces, professionnelles et à même d'assurer la protection des Jeux", juge le CIO qui a salué les "améliorations" testées "avec succès" durant l'Euro de football en 2016.

 

S'agissant de la candidature de Los Angeles, qualifiée d'"innovante", et "avant-gardiste", le rapport souligne que 97 % des sites de compétition des JO de la ville californienne sont existants ou temporaires, contre 93 % pour Paris. Malgré tout, la vaste rénovation du vélodrome destiné au cyclisme sur piste est pointée du doigt par le CIO. Elle nécessitera, d'après elle, "plus de consultation avec les parties concernées". Quant aux transports, "le succès de la mise en oeuvre de la stratégie de transport pour les Jeux, y compris du réseau de voies olympiques, exigerait des efforts importants en matière de gestion et de réduction de la circulation", ajoute le document.

 

Dès la publication du rapport, Paris 2024 s'est félicité, ce mercredi dans un communiqué dense "du rapport élogieux". Après avoir mis en avant, les 30 atouts, annoncés par le rapporteur, la ville candidate souligne que "les modèles de financement et de gouvernance proposés sont solides et parfaitement conformes à la manière dont le sport est organisé dans le pays, notamment la structure qui engage la pleine et entière participation des pouvoirs publics à tous les niveaux."

 

 

En attendant l'intervention de la délégation française, le 11 juillet à Lausanne, Bernard Lapasset et Tony Estanguet, co-présidents de Paris 2024 se sont réunis, avec Emmanuel Macron à l'Elysée, ce jeudi après-midi. Avec un unique objectif : peaufiner le grand oral avant le vote final fixé le 13 septembre à Lima (Pérou).

 

*Découvrez, ici, le rapport de la Commission d'évaluation du Comité international olympique.

 


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