Comment les jeunes salariés du BTP perçoivent-ils leur vie professionnelle mais également personnelle ? C'est à ces questions que la Fondation BTP Plus a tenté de répondre à travers une étude réalisée auprès d'ouvriers, apprentis et Etam âgés de 16 à 21 ans. Résultat : des primo-entrants lucides, volontaires et motivés, mais aussi fragiles et exposés. Détail de l'étude.

Les premiers pas dans le monde du travail sont souvent synonymes de découvertes, d'initiations, de satisfactions mais aussi de désillusions. C'est pour savoir et connaître le ressenti et les préoccupations des jeunes salariés du BTP que la Fondation BTP Plus a réalisé, avec le concours de Pro BTP et l'appui d'Ipsos, une étude * sur «les conditions de vie» d'apprentis, ouvriers et Etam, âgés de 16 à 21 ans.

 

Premier constat : motivés et volontaires, les primo-entrants aiment leur métier, cela est incontestable, puisqu'ils sont près de 89% à le trouver valorisant. Toutefois, à la question «Que trouvez-vous le plus dur dans votre métier ?», ils sont 31,5% à répondre le froid et les conditions climatiques. Cependant, les arguments changent en fonction des métiers et de la taille de l'entreprise. Ainsi, l'effort physique est cité comme l'élément le plus éreintant par 34% des peintres, le froid par 50% des charpentiers et par 48% des ouvriers et apprentis des entreprises de 11 à 50 salariés.

 

D'autre part, près de 77% des personnes interrogées avouent qu'elles sont dans le métier par choix personnel ou vocation et que le plus important sur le plan professionnel est d'avoir un emploi stable (36,4%) et d'évoluer techniquement (19,3%). Toutefois, ces chiffres diffèrent selon les spécialités : «Avoir des responsabilités ne séduit que 6 % des peintres et 18 % des ouvriers et apprentis du secteur du Gros Œuvre et des Travaux publics».

 

Des salaires faibles…
Côté ressources financières, 49,4% estiment disposer d'un revenu mensuel net lié à leur activité de moins de 800 euros et 37% entre 800 et 1300 euros. Des disparités sont à noter puisque les Etam «techniques», ne sont que 28 % à déclarer avoir des revenus de moins de 800 €, contre 43 % des Etam «administratifs » et 75 % des apprentis. Sans surprise, les plus grandes difficultés liées aux revenus concernent l'accès au logement.

 

Le logement, une source d'inquiétude
«Si seuls 2 % des ouvriers et apprentis et 5 % des ETAM trouvent 'facile ou très facile' d'acheter un logement, 77 % des ouvriers et apprentis et 64 % des ETAM jugent 'difficile ou impossible' de louer un appartement», indique l'étude. Des chiffres qui expliquent, peut-être, que 75,7% habitent chez leurs parents ou un membre de leur famille. Outre la problématique du logement, 26% des jeunes estiment difficile de se soigner, mais ce résultat est tempéré par leur façon de considérer leur état de santé puisqu'ils se déclarent à 89% en bonne santé générale. Dans le détail, la «fatigue le soir» touche «très souvent» et «souvent» 62 % des jeunes salariés du BTP, 68 % des apprentis et ouvriers, 60 % des Etam. A l'heure où l'on parle beaucoup du stress au travail, il semble que ce phénomène épargne relativement les jeunes du BTP puisqu'ils sont 35% à se déclarer touchés par ce problème.

 

Aspirations et objectifs
Si, bien évidemment, l'aspect professionnel a été abordé dans l'étude, le volet personnel n'a pas été écarté, au contraire, l'enquête s'est attardée sur les objectifs des jeunes salariés du BTP.

 

Plus largement, l'étude a cherché à savoir quelles étaient les aspirations et les attentes de cette population. Ainsi, 18% des apprentis ouvriers et 24 % des Etam «administratifs» indiquent que leur priorité est de vivre en couple. Sur le plan matériel, 21% des jeunes apprentis ouvriers rêvent d'une voiture alors qu'ils sont seulement 12% chez les Etam «techniques». Enfin, les jeunes salariés du BTP se jugent heureux dans l'ensemble : ils sont 85% à s'estimer bien dans leur vie personnelle et 73% dans leur vie professionnelle. Quant à leur avenir au sein de leur profession, ils se voient à près de 40% travailler encore dans le BTP au-delà de 15 ans. On peut toutefois conclure en soulignant qu'environ 32% restent indécis et déclarent ne pas savoir s'ils resteront dans le secteur.

 


L'intégralité des résultats de cette étude est accessible sur le site de la Fondation BTP PLUS : http://fondation btpplus.fr

 


* Etude réalisé auprès de 1620 jeunes salariés du BTP (apprentis, ouvriers ou Etam) âgés de 16 à 21 ans entre le 4 et le 29 juin 2009, complétée par une étude qualitative réalisée de novembre à décembre 2009 à Rouen, Paris et Lyon.

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