Avec l'acquisition prochaine de Générale Routière, Jean-François Roverato, pdg d'Eiffage signe le premier investissement significatif du groupe depuis 5 ans. Le point sur cette acquisition qui devrait permettre à Eiffage de détenir une part de marché de 19% dans ce secteur en France.

Présent à Dakar pour célébrer les 75 ans de présence de son groupe au Sénégal, M.Jean-François Roverato a annoncé cet investissement, dont le montant n'est pas encore précisé, comme une étape vers une reprise importante des activités de croissance externe de son groupe.

"Nous sommes en négociations exclusives avec la famille Morin, propriétaire de cette entreprise de 7OO M d'euros de chiffre d'affaires, et nous avons toutes les chances d'aboutir", a-t-il indiqué soulignant que la route constitue un axe de développement important pour son groupe grâce à des résultats récurrents et à une activité dynamique.

"Appia, notre filiale routière, (1,75 MD d'euros de chiffre d'affaires) devrait absorber environ 400 millions d'euros d'activité provenant de Générale Routière, le reste étant essentiellement des activités de terrassement et de génie civile dont le sort est à determiner", a-t-il ajouté.

"Avec Générale Routière nous serons dans une position plus équilibrée par rapport aux deux concurrents français Colas (groupe Bouygues) et Eurovia (Vinci)", a ajouté le PDG d'Eiffage indiquant avoir d'autres ambitions dans le secteur routier dont une éventuelle montée dans le capital de Malet, autre entreprise française du secteur routier. Eiffage dont le capital est opérable depuis la fin de son RES (rachat d'entreprise par ses salariés) en juin 2001 et qui fait l'objet de rumeurs sur d'éventuels rapprochements avec des concurrents étrangers (allemands ou suédois) a démenti jeudi tout mariage dans l'immédiat. "Aucun acheteur industriel ne s'est présenté et personne n'a manifesté la moindre intention d'acheter Eiffage", a affirmé son président. La capitalisation d'Eiffage est proche de 1 milliard d'euros mais ce secteur est actuellement peu prisé par les investisseurs industriels ou financiers car très dépendant des cycles économiques. Pour échapper aux cycles Eiffage mise d'ailleurs, comme ses concurrents du BTP, sur des activités permettant de dégager des résultats récurrents. A cet égard le domaine des concessions est particulièrement privilégié ainsi que toutes les activités dans le domaine de l'électricité.

Pour l'instant, les concessions restent un point faible de l'activité de Eiffage qui cherche à s'étoffer dans ce domaine surtout depuis l'obtention de la construction et de l'exploitation en concession du viaduc de Millau. Quant à l'éléctricité, autre activité en développement, de nombreux investissements ont été réalisé pour renforcer la filiale électricité du groupe, Forclum, qui est appelé à croître encore.

Concernant les résultats 2001, M. Roverato a confirmé une progression des résultats par rapport à ceux de 200O (103 M EUR). En revanche il note une moindre hausse par rapport aux prévisions du chiffre d'affaires avec une hausse de 1 à 2% sur 2001 contre 3 à 4% prévu en raison de déceptions dans l'immobilier. Le chiffre d'affaires devrait avoisinner 6,4 mds d'euros.

Sur les objectifs à court terme M. Roverato a souligné une internationalisation --surtout en Europe-- plus accrue de son groupe qui vise de réaliser, d'ici 2 à 3 ans, 30% de son chiffre d'affaires à l'étranger contre 15% actuellement. L'achat cet automne d'une entreprise en Pologne, Mitex, devrait nous permettre d'atteindre cet objectif rapidement, a-t-il ajouté.

L'Afrique où le groupe est présent est un secteur géographique qui apporte chaque année une activité de 100 M euros. Il s'agit d'un investissement stable notamment au Sénégal où de nombreux projets sont en cours dont la construction de plusieurs routes et celle d'une cimenterie qui sera la deuxième du pays.

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