L'industriel français est accusé de dumping par Lotfi Abdennadher, patron de la Société moderne de céramique (Somocer), spécialisée dans la fabrication de céramiques et articles sanitaires.

L'industriel tunisien, s'exprimant devant l'Association des Intermédiaires en Bourse (AIB), a affirmé que "le marché du sanitaire a vu l'irruption de manière déloyale de la marque importée Jacob Delafond" et indiqué avoir saisi le Conseil de la concurrence et le ministère du commerce.
Selon lui, le groupe français vend 60% moins cher des articles sanitaires qui ont leur équivalent en Tunisie.

Depuis janvier 2004, les produits manufacturés européens ayant leur équivalent en Tunisie sont autorisés sur ce marché conformément à un calendrier d'engagements pris dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne.

L'ouverture totale des frontières est prévue en principe dès 2008, date de la mise en place d'une zone de libre échange euro-méditerranéenne.

Le différend Somocer-Jacob Delafond est révélateur de difficultés du sanitaire et des carreaux céramiques en Tunisie, une branche saturée, selon une étude de l'Agence tunisienne de promotion l'industrie (API).
Cette étude effectuée récemment avec un co-financement européen révèle un manque de compétitivité des unités tunisiennes appelées à faire preuve d'innovation face à la concurrence de l'Italie et de l'Espagne.

La saturation du marché local a amené Somocer à créer, en partenariat, deux usines, une spécialisée dans le grés avec le groupe italien La Faenza, tandis qu'une deuxième pour la fabrication de carreaux céramiques sera implantée en Libye.
La Libye absorbe 49,6% de la production tunisienne, suivie de la France (16%).

Fondée en 1984, Somocer réalise un chiffre d'affaires de 50 millions de dinars (dont 46% à l'export sur la France). Elle compte parmi ses actionnaires des investisseurs italiens (Faenza), Koweitiens et des Emirats Arabes Unis.

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