La capitale touristique de la Turquie tarde à prendre les mesures nécessaires à sa sauvegarde. Le grand risque d'une grande secousse n'a pour l'instant entraîné que la mise en place d'une organisation d'urgence.

" La probabilité d'une secousse d'intensité 7 ou plus sur l'échelle ouverte de Richter est de 60% dans les trois décennies à venir ", prévient Naci Görür, sismologue et directeur du centre de recherche Marmara. " Mais Istanbul n'est pas prête ", ajoute-t-il.

Alors que 60% des bâtiments d'Istanbul ne sont pas capable de résister au fort séisme attendu, les mesures de précaution, comme le renforcement des structures, l'information sur les zones de la ville les plus exposées, sont rarissimes car politiquement délicates et financièrement élevées. Seule l'organisation des secours a été étudiée. Ainsi, le parc Aykut Barka, inauguré le 17 août dernier. Sur 23.000m² d'un ancien terrain vague, face au Bosphore, le maire Yusuf Namoglu, ingénieur en bâtiment, a construit un parc évolutif, prêt à accueillir un millier de sans-abris. " En 12 minutes, deux hôpitaux de campagne peuvent être dressés sur les terrains de tennis ou de basket, à côté desquels il existe une piste d'hélicoptère ", détaille-t-il. Mais la prévention fait défaut.

Ce parc a été inauguré à l'occasion du troisième anniversaire des séismes des 17 août et 12 novembre 1999, d'une ampleur de 7,4 et 7,2, qui avaient provoqué la mort de plus de 20.000 personnes et transformé l'agglomération d'Izmit en un champs de ruines.

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