Nouvel épisode dans l'affrontement qui oppose le Syndicat des Fabricants d'Isolants Réflecteurs Minces Multicouches (SFIRMM) et la Fédération des Fabricants de Laines Minérales Manufacturées (FILMM). Cette fois, le premier répond au second. Toujours au cœur de la polémique : les procédures d'essais et de tests.

Tandis que la Fédération des Fabricants de Laines Minérales Manufacturées (FILMM) prenait la parole jeudi 9 octobre pour faire connaître ses positions, notamment en matière d'aides, du rôle de l'épaisseur de l'isolant et de son efficacité, c'est au tour du Syndicat des Fabricants d'Isolants Réflecteurs Minces Multicouches (SFIRMM) de lui répondre.

 

Ainsi, le Syndicat des Fabricants d'Isolants Réflecteurs Minces Multicouches indique dans un communiqué que " bien qu'il soit actuellement visé par une notification de griefs de l'Autorité de la concurrence pour entente avec la société ISOVER et le CSTB1, le FILMM se permet de faire référence à une norme d'essai créée uniquement à l'initiative des fabricants de laine minérale pour les isolants minces. Cette norme est basée sur des tests conventionnels en laboratoire alors que les fabricants d'isolants minces avaient demandé la création d'une norme d'essai spécifique basée sur des tests réalisés en conditions réelles d'utilisation". Et d'ajouter : "A ce titre, il est légitime de s'interroger sur les raisons pour lesquelles le FILMM omet de mentionner l'existence de ce projet de norme d'essai in situ, valable pour tous les isolants, mais qui est depuis plusieurs mois bloqué au CEN2, notamment par le fait des fabricants de laine minérale. La réponse est très simple. Les isolants en laine minérale, une fois mis en œuvre, n'atteignent jamais les performances déclarées dans le cadre des tests en laboratoire".

En attendant une décision de l'autorité de la concurrence…

Concernant les référentiels, "le FILMM indique que tous les matériaux isolants disposent de référentiels, mais il est absolument faux de déclarer que ceux-ci prennent en compte l'ensemble des phénomènes thermiques (conduction, convection et rayonnement)". Par exemple, le syndicat des isolants minces indique que les isolants en laine minérale "sont testés à une température moyenne de 10°C, à l'état sec (0% d'humidité après passage en étuve), non vieillis en considérant qu'ils ne sont pas altérés par l'effet du temps (alors que tous les autres matériaux subissent des cycles de vieillissement accéléré avant d'être testés) et sans mesure des effets de la convection". Des conditions d'essais plus qu'idéales, selon le SFIRMM. Ce dernier dénonce enfin dans un ultime argument que " même posés suivant les règles préconisées par le Cahier de Prescriptions Techniques (CPT) n°3560 du CSTB, c'est-à-dire associés avec un écran de sous-toiture et un pare-vapeur déportés, les isolants en laine minérale perdent encore plus de 30% de leurs performances si l'étanchéité du bâtiment n'est pas totale".

 

Pas doute, entre passe d'armes, vérités et contre-vérités, le débat ne fait que commencer. Et ce d'autant plus qu'une décision de l'Autorité de la concurrence pourrait être rendu prochainement concernant la distorsion de la concurrence qui aurait visé à ralentir le développement des isolants minces, au profit des isolants épais.

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