Quelle est la place accordée à l'innovation ? Quelle est la perception de l'évaluation de la performance environnementale ? Quelles sont les connaissances en matière de maquette numérique chez les chefs d'entreprises ? Dans son 3e baromètre Ifop-CSTB, le Centre scientifique et technique du bâtiment cherche à répondre à ces questions relatives aux nouveaux enjeux des professions du secteur. Résultats.

Le baromètre Ifop-CSTB mesure l'évolution des pratiques chez les industriels du bâtiment dans les entreprises de moins de 500 salariés. A l'occasion de sa troisième vague, le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) s'est penché sur la place accordée à l'innovation et à la perception de l'évaluation de la performance environnementale des bâtiments. Il s'est également intéressé aux attentes liées à la maquette numérique et la modélisation des données. Et les résultats sont éloquents : "Cette nouvelle édition confirme l'importance accordée par les dirigeants d'entreprises à l'innovation, avec une prédominance pour les innovations orientées vers la performance énergétique et les matériaux à faible impact environnemental".

 

Améliorer les performances et l'empreinte écologique des produits

 

Ainsi, 88 % des dirigeants ayant innové par le passé (dans les deux dernières années), confirment leur volonté de continuer à le faire dans les trois ans à venir. Ils sont également 61 % à déclarer que l'innovation occupe une place importante au sein de leur entreprise. Il ressort que la reprise de la construction neuve depuis le début de l'année 2016 avait été anticipée par les fabricants de matériaux qui sont plus nombreux (66 %) à avoir innové que leurs collègues travaillant dans la rénovation (48 %). Comme attendu, les domaines concernés par ces innovations sont liés à la performance environnementale des produits et systèmes, qu'il s'agisse de performance énergétique (54 %) ou de matériaux à faible impact environnemental (45 %). Hervé de Maistre, président de l'Association des industries de produits de construction (AIMCC), témoigne auprès du CSTB : "Les défis de la transition énergétique et de l'amélioration du confort et de la qualité de vie ont apporté un formidable élan à l'innovation. L'appétence du marché pour des solutions nouvelles ne faiblira pas dans les années à venir, voire se renforcera en raison des évolutions sociologiques, d'occupants plus exigeants (…) et de la recherche d'optimisation des coûts, délais et qualité de construction".

 

Cette performance environnementale tant recherchée est donc considérée comme un atout de valorisation par 59 % des dirigeants interrogés. Pour y parvenir, les pistes les plus explorées portent sur les matériaux (39 % des cas), l'intégration de matières premières recyclées (35 %) ou sur l'attention portée à la fin de vie et l'élimination du produit (30 %). Il apparaît également que les dirigeants réclament un accompagnement et des informations en matière de démarches et procédures d'évaluation environnementale : ils ne sont en effet que 42 % à connaître concrètement le processus et 21 % à avoir entendu parler d'une réglementation sur la déclaration environnementale. Or la vérification des Fiches de déclarations environnementales et sanitaires (FDES) deviendra obligatoire le 1er juillet 2017. Le président du CSTB, Etienne Crépon, déclare : "La connaissance faiblement partagée par les PME de la future réglementation pour communiquer sur la performance environnementale des produits de construction nous amène à renforcer l'accompagnement des acteurs en ce sens".

 

Se former à la numérisation des données

 

Quant aux attentes relatives à l'usage du BIM, les dirigeants interrogés se disent "conscients des bénéfices de l'outil pour faciliter les échanges entre les acteurs de la construction pour la gestion du projet" (26 %). Ils mettent également en avant l'amélioration de la qualité (25 %) ou l'optimisation des coûts et délais (21 %). La facilitation de la phase d'exploitation n'arrive que bien plus loin dans ce classement (12 %). Mais, là encore, la connaissance est imparfaite et nécessite d'être approfondie : les chefs d'entreprises souhaitent bénéficier d'une formation au BIM et aux outils du marché (35 %), et des aides financières (34 %). Ils demandent un accompagnement méthodologique (31 %) ou des conseils techniques afin de numériser les données de leurs produits (28 %). Autant de points où l'expertise du CSTB pourra jouer, en tant que tierce partie indépendante.

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