L'amélioration des matériaux de construction ne concerne pas que leurs performances physiques, elle porte parfois aussi sur leur apparence. Zoom sur ces produits innovants qui repoussent toujours plus loin les limites de l'esthétique.

Verre invisible ou inrayable, béton translucide ou ultra-blanc, les industriels explorent toutes les possibilités afin de proposer des matériaux surprenants. "Le but reste de répondre à un besoin, on ne complexifie pas pour le plaisir", annonce Isabelle Pirès, responsable des Verres décoration & aménagement pour Saint-Gobain Glass France. "Il faut faciliter la vie de nos clients et des utilisateurs finaux. Les produits trop complexes sont souvent les plus fragiles", confie-t-elle.

Des verres aux pouvoirs surnaturels

Les vitrages antireflets, par exemple, s'adressent à des marchés bien précis - les vitrines de musées, les devantures de magasins, l'encadrement - afin de mettre en valeur les objets exposés en dématérialisant le verre. Guardian Industries propose par exemple son "Clarity" depuis le début d'année 2014 en France. De son côté, Saint-Gobain commercialise "Vision-lite" un verre extra-clair dédié à l'ultra-transparence. "Une couche interférentielle est déposée sous vide par un magnétron. Les oxydes pulvérisés limitent les reflets à 1 % au lieu de 8 %", nous explique Isabelle Pirès. Le produit a été développé en plusieurs étapes, sur une dizaine d'années, l'évolution ultime étant atteinte voilà 4 ans. "La couche déposée est durable et résistante, notamment à l'humidité, aux pluies acides et aux environnements halins. Le traitement antireflet est donc utilisable en extérieur et peut être appliqué sur des vitrages feuilletés ou à tremper. Il améliore même la résistance en mécanique (en flexion) et la résistance thermique", ajoute la spécialiste de Saint-Gobain Glass France. Utilisé pour les restaurants panoramiques, il l'est également dans… les armoires frigorifiques industrielles, "afin de limiter l'effet barrière pour les clients dans les supermarchés", s'amuse Isabelle Pirès. Interrogée sur le coût de ce procédé miracle, elle précise : "Un verre traité reste évidemment plus cher qu'un verre clair classique. Mais la production de volumes plus importants a permis d'en réduire le prix et de le démocratiser".

 

Guardian Industries a, pour sa part, opté pour le développement d'un verre résistant aux rayures. Là encore, le process impose une étape de pulvérisation cathodique sous vide. Mais, au lieu d'une couche interférentielle, c'est un nuage de carbone qui est vaporisé sur le vitrage. Une nano-couche s'organise alors, formant une structure solide à la surface du verre, le rendant beaucoup plus lisse. Les utilisations potentielles de ce "Diamondguard" sont également nombreuses : tables, comptoirs, portes vitrées, glaces d'ascenseurs… Seule limite, les vitrages traités anti-rayures ne sont pas utilisables en extérieur : sensibles aux rayons ultra-violets, ils sont de plus extrêmement glissants et ne peuvent donc pas être posés au sol.

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